La spécialiste française du 3.000 m steeple, Ophélie Claude-Boxberger avait déposé un recours contre sa suspension provisoire après un contrôle positif à l'EPO, en septembre 2019. Le Conseil d'Etat annonce ce mercredi 17 juin le rejet de ce recours.
Le 28 mai dernier, le Conseil d'Etat avait préconisé ce rejet. Lors d'une très brève audience, où l'athlète française était absente, la rapporteure publique, Sophie Roussel, avait demandé que tous les moyens juridiques soulevés par Claude-Boxberger soient repoussés, notamment celui selon lequel cette suspension provisoire porterait atteinte à sa présomption d'innocence.
L'athlète de 31 ans, a été suspendue par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) le 4 novembre.
Un contrôle antidopage réalisé le 18 septembre 2019 a révélé la présence d'érythropoïétine (EPO) dans ses deux échantillons de sang et d'urine.
Une histoire rocambolesque
Lors d'un rebondissement spectaculaire fin novembre, celui qui l'assistait dans sa préparation, Alain Flaccus, également compagnon de sa mère, s'est accusé en garde à vue de lui avoir inoculé une dose d'EPO à son insu, pendant qu'elle s'était assoupie, le 12 septembre lors d'un stage en altitude à Font-Romeu.
On comprend alors qu'Ophélie Claude-Boxberger se retrouve au cœur d'une histoire familiale tourmentée. Elle expliquera par la suite avoir des années plus tôt dénoncé, sans porter plainte, des faits d'agression sexuelle contre Alain Flaccus, alors entraîneur dans son club devenu le Montbéliard Belfort Athlétisme (MBA).
Après ses aveux, Ophélie Claude-Boxberger décide cette fois de déposer plainte pour empoisonnement.
Selon sa propre version, Flaccus aurait agi par jalousie envers le médecin de l'équipe de France Jean-Claude Serra, avec qui la demi-fondeuse entretient une relation sentimentale. Il espérait que les déboires de l'athlète rejailliraient sur le médecin, depuis licencié par la fédération.
Et maintenant ?
En janvier dernier, le Conseil d'Etat avait déjà repoussé un premier recours déposé en référé.
Désormais, la Française, qui clame toujours son innocence, attend d'être convoquée devant la commission des sanctions de l'AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage), où elle encourt jusqu'à quatre ans de suspension, sauf si elle démontre qu'elle n'a commis aucune faute ou négligence.