Dans la peau de... victimes de l'homophobie

Wesley Leggieri est comédien. Il joue dans le court-métrage "Par un regard", un film dénonçant l'homophobie réalisé par Théodore Tomasz, un lycéen digoinais. Wesley lit et réagit aux témoignages qui ont suivi la diffusion du film.
 

Le comédien Wesley Leggieri se fait l'interprète des nombreuses personnes qui ont réagi sur les réseaux sociaux suite à la diffusion du court-métrage "Par un regard".
Il lit quelques témoignages de jeunes homosexuel(le)s : certains parlent de leur "coming out", d'autres du regard des autres, que ce soit celui de la famille ou des amis.


Dans les nombreux messages reçus, il y a également des témoignages de familles, surtout des mères.

La mère de deux enfants homosexuels écrit :

Quand mes fils m’ont appris leur homosexualité, je l’ai très mal pris. J’ai été choquée. J’avais peur du regard des autres aussi… qu’ils soient jugés, qu’ils soient critiqués.

 

Mais c'est, au final, une mère aimante et fière de ses enfants qui témoigne :

Sur les photos de mariage de mon fils homosexuel que j’ai publiées sur les réseaux sociaux, on voit une famille aimante et bienveillante qui s’est parfaitement adaptée à la situation

 

Qu'est-ce que l'homophobie ?

Le terme homophobie désigne les manifestations de crainte, de mépris, de rejet envers les personnes homosexuelles.
C'est un rejet de la différence au même titre que le racisme, le sexisme, le handicap...

Au quotidien, l'homophobie se traduit par des insultes, des moqueries, des humiliations mais elle peut aussi s'exprimer de manière beaucoup plus violente par des coups, des viols, des meurtres...
 
L'annonce de l'homosexualité à sa famille reste compliquée, et souvent douloureuse.
C'est un grand moment de stress pour la personne qui doit "faire son coming out" comme en témoigne ce jeune garçon :

Quand je l’ai annoncé à mes parents, le stress était là, il y avait beaucoup d’appréhension...


Et d'ajouter :

Le "coming out" en soit devrait être inutile.
On devrait vivre dans un monde où on va vers ses parents et on leur dit maman, papa, j’ai un(e) copain(e) et il ne devrait pas y avoir de jugement.


Selon un sondage de l'IFOP sur "Le regard des Français sur l'homosexualité et la place des LGBT dans la société" :
Aujourd’hui, 85% des Français considèrent que l’homosexualité est une manière comme une autre de vivre sa sexualité alors qu’ils étaient seulement 24% en 1975.

Pourtant, selon le dernier rapport sur l'homophobie de SOS homophobie, 2018 a été une année noire pour les personnes LGBT+ (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transexuel, Queer...)
L'association a recueilli 1 905 témoignages d’actes LGBTphobes, soit une augmentation de 15 % par rapport aux données de 2017.

 

Que dit la loi française ?

Depuis le début des années 2000, plusieurs lois protègent les personnes homosexuelles.


L'article 1er de la loi du 27 mai 2008 définit la discrimination comme une inégalité de traitement, un traitement défavorable, fondé sur un critère prohibé par la loi.
L'identité de genre et l'orientation sexuelle font partie des 23 critères de discrimination listés dans cette loi.

 La justice française retient depuis 2003 (article 132-77), l’homophobie comme une circonstance aggravante lorsque l’infraction a été commise pour un motif homophobe.

En cas de discrimination, les sanctions encourues peuvent atteindre :
  • 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende
  • 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros quand le refus discriminatoire est commis dans un lieu accueillant du public ou commis par une personne dépositaire de l’autorité publique.
 

Que faire si on est victime ou témoin d’homophobie ?


1- Quel que soit le type d'agression, que vous soyez victime ou témoin d'homophobie, le plus important est de déposer plainte auprès de la gendarmerie ou du commissariat de police.
Ne pas oublier de signaler le caractère homophobe de l'agression (verbale ou physique), c'est une circonstance aggravante qui permet de faire condamner plus lourdement l’agresseur.

► Les agressions verbales sont les formes d’agression les plus courantes.
En 2016, les insultes représentaient 45 % des manifestations des LGBTphobies en France. (Source : rapport annuel de SOS homophobie).
En cas d'agressions verbales ou diffamation, il est impératif de recueillir des preuves (enregistrements, capture d'écran, témoignages...).

► Les agressions physiques et violences volontaires
La violence volontaire et les agressions physiques entraînent des conséquences physiques et psychologiques sur la victime.
  • Il faut demander à la gendarmerie, lors de votre dépôt de plainte, où se trouve l’unité médico-judiciaire la plus proche afin d'obtenir un certificat médical.
  • Pour une meilleure reconnaissance devant les tribunaux, la victime doit s’adresser aux unités médicojudiciaires des hôpitaux publics.
  • Il vous faut également recueillir si possible des témoignages de l'agression.
  • Il faut aussi contacter le bureau d'aide aux victimes du tribunal compétent.
 

2- Les associations spécialisées
De nombreuses associations assurent une écoute et un accompagnement pour les victimes ou témoins d'actes homophobes. C'est le cas notamment de :
  • SOS homophobie est une association de lutte contre les discriminations et agressions à caractère homophobe.
  • Le Refuge, association nationale pour prévenir l’isolement et le suicide des jeunes LGBT, de 18 à 25 ans, victimes d’homophobie ou de transphobie et en situation de rupture familiale.
  • RAVAD (Réseau d'Assistance aux Victimes d'Agression et de Discrimination) est une association qui assiste les victimes d’agressions et de discriminations, en particulier pour les agressions en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. 
  • STOP homophobie est une association nationale qui vise à lutter contre les discriminations liées au sexe, au genre, à l’orientation sexuelle... 
 

L'homophobie dans le monde 


Les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et trans dans le monde varient selon les droits nationaux.
Si certains pays autorisent le mariage entre personnes du même sexe, à l'inverse certains condamnent la pratique de relations homosexuelles, avec des sanctions allant jusqu'à la peine de mort.

Plus de 70 pays pénalisent les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres par de la prison, de la torture, la peine de mort ou des travaux forcés.

Dans treize pays, l'homosexualité est passible de la peine de mort.

Sur le continent africain,
plusieurs pays ont une législation punitive envers les relations homosexuelles, allant jusqu'à la peine de mort. 
Un grand nombre d'États du Moyen-Orient sont, eux aussi, particulièrement répressifs quand il s'agit de juger des personnes homosexuelles.
Si en Amérique du Nord, l'homosexualité ne constitue plus un crime, ce n'est pas le cas plus au Sud. Par exemple, au Guyana, pays situé entre le Venezuela et le Suriname, les relations entre les hommes sont considérées comme des crimes punis jusqu'à 10 ans de prison. 

 
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