Dans la peau de Colette et Monique : la vie après un cancer du sein

Colette et Monique ont eu un cancer du sein. Comment chacune d'elle a vécu cette épreuve ? Comment la maladie a-t-elle modifié leur vision de la vie ? Des expériences différentes dont elles ont voulu témoigner.

À l'occasion de la journée mondiale contre le cancer, ce mardi 4 février, nous republions les témoignages de Colette et Monique, qui ont été touchées par un cancer du sein.


Comment avez-vous vécu l'annonce de la maladie ?

Colette a eu quatre cancers. Le dernier auquel elle a dû faire face est un cancer du sein qui a nécessité l’ablation d’un sein. Elle a également été victime d’un AVC (accident vasculaire cérébral) en 2013.

Aujourd’hui, à 72 ans, cela ne l’empêche pas d’avoir le sourire aux lèvres et de se laisser porter par son optimisme. Elle n’hésite pas à parler de la maladie avec ses proches.

Monique a 60 ans. L’annonce du cancer du sein lui a fait très peur. D’un seul coup, tout a été bouleversé.

Cela a été une véritable descente aux enfers, j’ai pris les choses étape par étape car c’était trop violent d’un seul coup. 
 

Comment l'avez-vous vécu avec votre entourage ?

Ce séisme qu’est le cancer du sein dans une vie de femme, il a fallu l’annoncer aux proches et le vivre à leurs côtés. Monique se rappelle, avec beaucoup de pudeur, que cela a été difficile d’en parler, notamment à ses fils encore jeunes.

J’ai eu beaucoup de difficultés à parler de mon cancer à mes proches, j’avais peur qu’ils dramatisent et qu’ils soient très affectés, car moi-même je l’étais. J’ai donc essayé de l’annoncer de manière progressive et de minimiser.

Aujourd’hui encore, elle n’en parle pas avec eux.


Colette a eu à vivre un premier cancer à 26 ans, une période où elle était loin de sa famille, ce qui n'est plus le cas.

Je vis très bien car j’ai été bien entourée par ma famille contrairement à la première fois. Mon mari était dans la marine  j’étais toujours à des milliers de kilomètres de ma famille. 
 

Avec qui avez-vous pu parler de votre cancer ?

Aujourd'hui encore, toutes les deux trouvent un lieu de parole privilégié lors des activités sportives qu’elles pratiquent avec d’autres femmes ayant la même maladie.

Ces activités m'ont fait rencontrer des femmes dans la même situation que moi et on peut parler des mêmes choses. Colette

La parole a pu se libérer complétement en parlant avec d’autres femmes malades, car on se comprend. Monique 
 

Vous sentez-vous malade, en rémission, guérie ?

Malade, en rémission sont des mots qui ne font pas partie du vocabulaire de ces deux femmes. Elles estiment juste aller bien aujourd’hui.
Colette dit que les médecins n’ont jamais utilisé ces mots. Elle estime avoir beaucoup de chance car elle n’a pas eu de "traitements lourds".

Quant à Monique, elle ne veut pas parler de rémission.

Je n’aime pas parler de rémission, car pour l’instant je me considère guérie. En rémission, cela veut dire qu’on est sur la brèche avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Cela me fait peur.
 

Est-ce que cela a changé votre vision de la vie ?

Le cancer est une épreuve qui n’est pas sans conséquences sur leur vision de la vie. Monique essaie de profiter de chaque instant, même les plus anodins, un exercice de tous les jours.

Aujourd’hui, quand il pleut je suis contente et j’évite de râler. 

Elle essaie d’avoir une influence positive sur ceux qui l’entourent, particulièrement sur ses fils :

Ils ne savent pas encore que la vie est super belle.

Colette a appris à s’occuper d’elle, le sport a pris une place importante dans sa vie.

Avant, je vivais pour les autres. Maintenant, même si j’aime toujours autant mes proches, j’ai appris à vivre pour moi et à profiter de la vie d’une autre manière. J’estime avoir beaucoup de chance car, même si je suis plus âgée, la vie me paraît plus belle et je me sens mieux.
 


► Octobre Rose : un mois pour sensibiliser au dépistage précoce


Une femme sur 8 risque de développer un cancer du sein mais, détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans 9 cas sur 10. D’où, l’importance du dépistage.

Depuis 2004, les femmes de plus de 50 ans peuvent bénéficier d’un dépistage précoce avec une mammographie gratuite tous les deux ans. Malgré cette mesure, trop de femmes ne le font pas  : seulement 1 sur 4 environ  y a recours.

L’enjeu de l’information  et de la sensibilisation est donc important. C’est ce que fait chaque année l’opération Octobre Rose qui réunit de nombreux partenaires : hôpitaux, cliniques, associations, ligues contre le cancer, collectivités.

En 2019, pour la 26e année consécutive, le mois d’octobre va se parer de rose pour parler du cancer du sein. La tour Eiffel sera illuminée en rose pour lancer la campagne. De nombreuses animations vont être organisées en Bourgogne-Franche-Comté. 
 
Les chiffres du cancer du sein

En France :
  • 58 459 nouveaux cas par an
  • 12 146 décès par an, il est la première cause de décès par cancer chez la femme.
  • La survie est de 87% des femmes à 5 ans


En Bourgogne-Franche-Comté : 
  • On estime à 2301 le nombre moyen de nouveaux cas diagnostiqués annuellement
  •  Cela représente près d’un tiers du total des cancers de la femme.
  • Santé Publique France a étudié l'évolution des types de cancer par zone géographique de 2007 à 2016
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