La pollution de l'air due aux particules fines est responsable de 48 000 morts chaque année en France. Au moins 34 000 de ces décès seraient évitables, indique une nouvelle étude publiée mardi 21 juin 2016.
La pollution de l'air arrive juste derrière le tabac et l'alcool
Le poids sanitaire ("fardeau") de cette pollution liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles comme le fuel, agriculture...) correspond à 9% de la mortalité en France continentale, selon l'étude d'impact de Santé Publique France."Le fardeau de la pollution de l'air se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78 000 morts) et de l'alcool (49 000 morts)", précise le Pr François Bourdillon, directeur général de cet organisme public.
Cette pollution représente "une perte d'espérance de vie pour une personne âgée de 30 ans pouvant dépasser deux ans", selon l'étude confirmant son rôle important sur la mortalité. La perte d'espérance de vie est, en moyenne, plus élevée dans les grandes villes (15 mois ou plus), mais elle n'épargne pas les zones rurales (9 mois). Les pics de pollution pèsent moins sur la santé que l'exposition chronique, souligne l'étude.
Ces résultats sont-ils surprenants ?
L'amélioration de la qualité de l'air permettrait des bénéfices importants, selon les scénarios envisagés dans ce travail.Plus de 34 000 décès seraient évitables chaque année, si l'ensemble des communes de France continentale réussissait à atteindre les niveaux de particules fines des 5% des communes équivalentes (taille de population) les moins polluées.
Les personnes de 30 ans gagneraient en moyenne 9 mois d'espérance de vie, dit Mathilde Pascal, épidémiologiste de Santé Publique France. Ce gain dépasserait un an dans les zones les plus polluées (19,6 millions d'habitants).
Les chiffres de mortalité de cette nouvelle étude, sont du "même ordre de grandeur et confirment" les résultats précédents, sans qu'on puisse parler d'augmentation, selon Sylvia Médina, coordonnatrice du programme Air Santé.
L'étude française confirme ainsi l'étude européenne Cafe (Clean air for Europe) de 2000 qui estimait à plus de 40.000 le nombre de décès liés à la pollution en France.
En 2015, un rapport avait estimé à 100 milliards d'euros par an le coût de la pollution en France. La ministre de l'Écologie Ségolène Royal avait annoncé des "mesures extrêmement fermes".
Rappelons aussi qu'en 2013 le Centre International de Recherche sur le Cancer (IARC), une agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé, avait annoncé qu'elle classifiait la pollution de l'air extérieur comme cancérigène.