Pourquoi le gouvernement veut-il créer une vignette pour les camions étrangers ?

Le gouvernement veut taxer les camions étrangers qui traversent la France. Objectif : trouver de l’argent pour entretenir le réseau routier. En 2011, Arnaud Montebourg avait déjà proposé l'idée d'une écotaxe sur les camions pour financer les travaux de la RCEA en Saône-et-Loire.
 

Quel est ce projet de "vignette" pour les camions étrangers ?

Le gouvernement travaille "sur une forme de vignette" afin de taxer les camions étrangers, dont certains "ne font que traverser la France" : c’est ce qu’a déclaré François de Rugy, ministre de la Transition écologique, dimanche 23 septembre 2018 sur BFMTV.

"Nous travaillons, comme d'autres pays d'Europe d'ailleurs, sur une forme de vignette, notamment pour permettre de taxer en quelque sorte les camions étrangers qui ne font que traverser la France. Il y en a qui ne font même pas un plein de carburant, donc ils ne paient même pas les taxes sur les carburants et ils ne paient pas l'usure des routes", a expliqué le ministre.


 

 

Trouver des ressources pour éviter les catastrophes comme l'accident de Gênes


"Ce n'est pas uniquement pour dire « on va taxer un peu plus les camions, donc ce sera écologiquement vertueux ». Il faut bien des ressources pour financer les investissements sur le réseau routier et ferroviaire, pour qu'on ne subisse pas des phénomènes comme l'accident de Gênes", a ajouté le ministre de la Transition écologique. 

"On va y travailler en 2019, nous voulons trouver la bonne solution en 2019", a précisé François de Rugy.

 

 

En quoi consistait l’écotaxe proposée par Arnaud Montebourg ?

Cette idée d’écotaxe pour entretenir le réseau routier n’est pas vraiment nouvelle. En 2011, Arnaud Montebourg, qui présidait le conseil général de Saône-et-Loire, avait proposé cette formule pour financer la mise à 2X2 voies de la RCEA (Route Centre Europe Atlantique). Cette route très accidentogène est empruntée chaque jour par un grand nombre de poids lourds.

A l’époque, le gouvernement de Nicolas Sarkozy, qui cherchait de l’argent pour ce méga-chantier, voulait concéder la RCEA à une société autoroutière privée.
Un projet dénoncé par Arnaud Montebourg, qui pointait que "cela obligerait les citoyens à financer eux-mêmes leur propre sécurité routière".  

 




L’élu socialiste avait alors proposé une alternative consistant à percevoir une écotaxe sur les poids lourds empruntant la RCEA. Il avait organisé une votation citoyenne sur ce thème. Du 20 au 30 novembre 2011, les habitants des 152 communes principalement concernées par la RCEA avaient été invités à s’exprimer sur le projet de l’État consistant à privatiser l’axe routier. A l’issue du vote, le "non" aux péages avait recueilli 94,8% des suffrages.


Finalement, François Hollande avait rebattu les cartes en arrivant à l’Elysée quelques mois plus tard. "La situation du département de Saône-et-Loire interdit juridiquement de recourir à la création de péages compte tenu de l’absence d’itinéraire de substitution", avait estimé le gouvernement en 2013.

Une déclaration qui avait mis fin aux divers projets de péage et d’écotaxe pour financer les travaux de la RCEA en Bourgogne.

 

 
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