RCEA : le ministre des Transports assure qu'il n'y aura pas de péages sur la route Centre Europe Atlantique

C'est ce qu'a déclaré Frédéric Cuvillier jeudi 13 juin 2013. Le ministre a aussi indiqué qu’il travaillait à "un plan de relance RCEA" avec l’ensemble des élus de Saône-et-Loire concernés. Cela entraînerait l’accélération des travaux de mise en sécurité sur la RCEA.

Thomas Thévenoud, député de la 1re circonscription de la Saône-et-Loire, a interpellé le ministre des Transports Frédéric Cuvillier sur ce sujet très sensible lors d'une séance à l'assemblée nationale jeudi 13 juin 2013.

"Nous ne voulons pas de péages, nous voulons aussi un plan de relance RCEA. Ce plan, ce n'est pas forcément la mise à 2x2 voies partout sur l'ensemble de l'itinéraire qui traverse la Saône-et-Loire, mais ce sont des portions de dépassement, l'amélioration d'un certain nombre de carrefours, de ronds-points, bref des travaux de mise en sécurité dans un calendrier pluri-annuel négocié", déclare Thomas Thévenoud.
Le ministre des Transports "a clairement exprimé sa désapprobation quant à la mise en place d’une concession payante en Saône-et-Loire", précise Thomas Thévenoud. "En effet, la situation du département interdit juridiquement de recourir à la création de péages compte tenu de l’absence d’itinéraire de substitution : "cette proposition est juridiquement inacceptable". Pour la première fois, un membre du gouvernement dit clairement qu’il n’y aura pas de péages en Saône-et-Loire", se félicite le député Thomas Thévenoud, qui est aussi conseiller général du canton de Montcenis.  

Un partenariat Allier/Saône-et-Loire

Le ministre des Transports a aussi confirmé qu’il travaillait à "un plan de relance RCEA". Ce plan de relance "devrait pouvoir être trouvé dans les prochaines semaines", a indiqué Frédéric Cuvillier. "C'est un objectif qui est d'établir un partenariat avec l'Allier, la Saône-et-Loire sur un projet qui est à la fois réaliste, réalisable dans un domaine où les contraintes budgétaires pèsent tant sur l'Etat que sur les collectivités", a dit le ministre. 

Le débat fait rage depuis plus de 50 ans

Depuis plus d'un demi-siècle, le débat fait rage autour de la RCEA (Route Centre Europe Atlantique). Jour après jour, le nombre d'accidents de la circulation ne cesse d'augmenter sur cet axe routier qui passe par le département de Saône-et-Loire. La RCEA, qui relie la France d'est en ouest, est une des voies les plus fréquentées et les plus meurtrières de l'Hexagone. Pour améliorer la sécurité, il faudrait mettre cette route entièrement à 2X2 voies. Mais, faute de financements, ce grand chantier est en panne. Les investissements nécessaires pour achever la mise à 2x2 voies sont évalués à plus d'un milliard.

La droite avait opté pour la mise en concession de la RCEA

Il y quelques mois, le gouvernement de Nicolas Sarkozy avait décidé de recourir à la mise en concession de la RCEA sur plusieurs sections. Selon le ministère des Transports, l'instauration de péages devait permettre  "d’accélérer l’aménagement des sections Montmarault – Mâcon et Paray-le-Monial – Ciry le Noble de la Route Centre Europe Atlantique (RCEA)".



La votation citoyenne d'Arnaud Montebourg

Arnaud Montebourg, qui présidait à l'époque le conseil général de Saône-et-Loire avait dénoncé le choix des péages. Pour lui, "cela obligerait les citoyens à financer eux-mêmes leur propre sécurité routière". L'élu PS proposait une alternative qui consisterait à percevoir une écotaxe sur les poids lourds transitant par la RCEA. En décembre 2011, il avait organisé une votation citoyenne sur le sur le financement de la mise à 2x2 voies de la RCEA qui avait recueilli 94,8% de "non" aux péages.

Une partie de la RCEA en route départementale ?

A droite aussi, la création de péages était discutée. Gérard Voisin et Jean-Marc Nesme, alors députés UMP de  Saône-et-Loire, avaient proposé que la partie de la RCEA située entre Paray-le-Monial et Mâcon obtienne le statut de route départementale. Cela permettrait que "les aménagements nécessaires de la route soient réalisés, sous la responsabilité du département et sur crédits publics", expliquent-ils. Ce transfert s’accompagnerait notamment pour le département de "la perception des recettes de l’éco-taxe sur la section concernée", précise Gérard Voisin.



Le maire de Charnay-lès-Mâcon s'impatiente

Son idée a finalement été reprise par le conseil général de Saône-et-Loire. En novembre 2011, majorité et opposition s'étaient entendus pour mener ensemble des négociations avec l'Etat, en vue de départementaliser la RCEA. Gérard Voisin l'a rappelé il y a quelques jours. "Sous mon impulsion, le conseil général, alors présidé par Arnaud Montebourg, avait exprimé il y a plusieurs mois son souhait de prendre la compétence du tronçon de RCEA situé sur son territoire. Cette prise en responsabilité devra permettre au département de percevoir directement l’écotaxe poids-lourds et donc de lancer enfin les travaux de passage en 2x2 voies de cette route indispensable et tellement accidentogène. J’en appelle donc aux services de l’État et au président du conseil général, afin que leur action concertée permette l’application rapide de la loi et pour que ce dossier crucial avance. Il en va de la sécurité de chacun, nous sommes tous concernés, le temps presse ! ", dit-il. 

Le maire de Charnay-lès-Mâcon rappelle à ce sujet qu'une loi publiée au Journal Officiel du 29 mai dernier prévoit désormais qu’une route nationale déclassée doit automatiquement être "transférée à la voirie départementale ou communale dans un délai de cinq mois après consultation de la collectivité concernée qui n’aura pas donné d’avis défavorable" à ce transfert.

En conclusion, à l'approche des élections municipales, ce regain d'intérêt pour la RCEA - à droite comme à gauche - ne peut que satisfaire les usagers. 
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