Procès du meurtre de Sophie Lionnet : l'avocat de Medouni dénonce les "mensonges" de sa coaccusée

Ce mercredi, les deux coaccusés du meurtre de Sophie Lionnet se sont renvoyés la responsabilité du crime lors de leur procès à Londres. Sophie Lionnet a vécu de nombreuses années dans l'Yonne, sa mère y réside toujours.

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L'avocat de Ouissem Medouni a pointé du doigt mercredi les "mensonges" et les "fausses accusations" de Sabrina Kouider, au cours du procès de ce couple de Français accusé d'avoir tué sa jeune fille au pair, Sophie Lionnet, à Londres, en septembre 2017.

Orlando Pownall défend Ouissem Medouni, un ex-analyste financier de 40 ans qui avait été retrouvé par les pompiers le 20 septembre en train de brûler le corps de Sophie dans le jardin de leur appartement du sud-ouest de Londres. 

Ouissem Medouni et Sabrina Kouider s'accusent mutuellement du meurtre de la jeune fille. "Sa défense est le miroir de la vôtre. Il affirme que c'est vous qui avez été violente le 19 septembre", quand la victime aurait trouvé la mort, a déclaré l'avocat à Sabrina Kouider.


Mais "il y a une grande différence entre vous et lui", a-t-il estimé. "En premier lieu, ces dernières années, vous avez proféré de fausses accusations envers un certain nombre de personnes".

"Deuxièmement, ces dernières années, vous avez fait preuve de mauvais caractère et de violence envers un certain nombre de personnes", a-t-il poursuivi. "La différence va plus loin encore : vous accusez toujours les autres".

Sabrina Kouider, toute vêtue de noir, cheveux de jais tombant sur les épaules, a farouchement démenti ces allégations. "Je n'ai jamais fait de fausses accusations envers qui que ce soit". 

Pour l'avocat, la mère de famille de 35 ans avait développé une "obsession" pour le père de son second fils, Mark Walton, membre fondateur du boys band irlandais Boyzone, qu'elle accuse de pédophilie.

Imaginatio​n

M. Pownall a évoqué le témoignage d'une connaissance du couple, qui avait raconté à la Cour criminelle de l'Old Bailey avoir entendu Sabrina Kouider hurler à deux reprises sur Sophie Lionnet, terrorisée.

"Il ne m'a jamais aimée. Il voulait faire des choses avec moi, même avec Sophie", a commenté Sabrina Kouider à propos de ce témoin. "Un autre exemple d'accusation de nature sexuelle", a riposté l'avocat.

Sabrina Kouider a affirmé à la Cour que son compagnon, Ouissem Medouni, l'avait forcée à avoir une relation sexuelle avec elle peu après la mort de Sophie Lionnet, tandis que le corps de le jeune fille au pair gisait à proximité.

"Il voulait avoir des relations sexuelles avec moi. Je suis même choquée d'en parler, c'est gênant", a-t-elle affirmé. Cela n'a "aucun sens", a affirmé l'avocat, "c'est le fruit de votre imagination".

"Ce n'est pas mon imagination, c'est la vérité", a martelé Sabrina Kouider, dans un dialogue de sourds avec l'avocat.


Elle a accusé les pères de ses deux enfants et Ouissem Medouni d'être violents, infidèles et d'avoir des problèmes avec l'alcool ou la drogue.

"Vous n'avez vraiment pas eu de chance avec les hommes que vous avez choisis", lui a fait remarquer M. Pownall. "Oui, je n'ai vraiment pas eu de chance", a répondu Sabrina Kouider.

Dépression et troubles de la personnalité​

Tandis que les trois hommes ont décrit une femme imprévisible et capable de brusques accès de colère, Sabrina Kouider a nié toute agressivité, assurant être "une personne très timide".

Elle a toutefois reconnu crier de temps en temps, mettant cela sur le compte de sa nature "méditerranéenne".

Lorsque l'avocat a mentionné un rapport médical de mai 2017 établissant que Mme Kouider souffrait de dépression et de troubles de la personnalité, la trentenaire s'est agacée : "Je ne sais pas d'où vous tirez cette information", lui a-t-elle lancé.

Elle a nié avoir tenté de se suicider et de s'automutiler lorsqu'elle était plus jeune. L'avocat a lu des rapports médicaux selon lesquels Sabrina Kouider avait commis une "défenestration volontaire", en se jetant d'un balcon le jour de ses 18 ans, et qu'elle avait bu du détergent après une rupture à l'âge de 20 ans.

Le procès, entamé le 19 mars, se poursuit. Le jury devrait se retirer pour délibérer le 9 mai.

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