Façonné à Champagnole dans le Jura par l'artiste Pascal Bejeannin, l'ours en acier s'apprête à revenir sur ses terres, courant août, après un an passé dans au Groenland. Le but de l'opération : sensibiliser les populations locales sur le réchauffement climatique.
Voilà un an que l'impressionnante sculpture est partie. L'ours polaire, réalisé en acier forgé par l'artiste Pascal Bejeannin, a fini son voyage autour du Groenland. Parti en juin 2019, il s'apprête à revenir d'ici août sur ses terres natales, le Jura.
A bord du voilier Atka, il a sillonné la côte ouest du pays pendant douze mois. L'ours Atsunaï Kammak (qui signifie, "Au revoir, camarade) et son équipage ont navigué vers l'immense glacier Jakobshavn Isbræ, à Illulissat. Ce glacier, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est un des plus grands fournisseurs d'iceberg de l'hémisphère nord. Mais, il fond à vue d'œil ces dernières années. Il y est resté de nombreux mois :
"J'ai voulu que l'art soit témoin des changements du monde. Et qu'il devienne vecteur de rassemblement."
Du tourisme autour du glacier
Tout l'équipage est également allé à la rencontre des populations locales. L'ours devait "décrire, tel un reporter, les multiples réalités groenlandaises". Avec, en point d'orgue, une sensibilisation sur les dangers du réchauffement climatique."Au début, je voulais interpeller. Dire qu'il ne restera bientôt que lui, comme ours polaire", explique l'artiste Pascal Bejeannin. A Illulisat, ville où était exposée la statue, les ours polaires seraient partis depuis une dizaine d'années.
"Mais, l'idée à quelque peu changé. On a voulu faire un documentaire, de belles images. Je ne voulais plus vraiment faire dans le choc. Mais davantage dans le dialogue. On a beaucoup échangé avec les populations locales."
Au cours de ses discussions avec les locaux, l'artiste a observé certains changements de mode de vie de leur part : "Un vrai tourisme se développe, notamment autour du glacier. Des hôtels et des restaurants se construisent", fait-il remarquer. Un danger pour le réchauffement climatique ? Pas forcément selon lui : "Si c'est fait en accord avec l'environnement, c'est possible. Et, nous ne pouvons pas dire que c'est mal. Nous le faisons déjà chez nous. Il faut d'abord régler nos problèmes avant de critiquer les autres."
Retour à la réalité
Un documentaire sur cette expédition est en cours de réalisation. Il devrait être projeté au Festival international du film d’aventures, à la Rochelle (Charente-Maritime), en novembre prochain. Atsunaï Kammak sera présent. Il sera exposé sur le voilier Atka, ammaré au port de la Rochelle.Au retour de la statue, Pascal visitera des établissements scolaires, comme le lycée de Champagnole. Il devrait ensuite être à l'Espace des mondes polaires Paul-Emile Victor, à Prémanon, dans le Jura, "là où il a été présenté pour la première fois".
D'autres animaux d'acier à travers le monde
Atsunaï Kammak n'est pas la seule œuvre à faire partie du répertoire animalier de Pascal Bejeannin. L'artiste jurassien a également réalisé un gorille en acier, haut de plus d'1m70. En 2021, il traversera l'Afrique du Gabon jusqu'au Kenya.Une tortue, elle, visitera les profondeurs, du Tigre, du Golfe du Morbihan et des Galapagos, en 2022. "A chaque fois, j'irai au contact des populations locales. Apprendre des problématiques sur place", ajoute le Jurassien.