Une centaine de manifestants sont venus soutenir ce lundi 11 octobre les soignants non-vaccinés qui ont déposé un recours devant le Tribunal administratif de Besançon (Doubs) contre leur suspension sans salaire.
Combien de soignants ont déposé un recours contre leur suspension ? Difficile de le dire, mais dans la région Franche-Comté, ils se comptent déjà en plusieurs dizaines. La semaine dernière, le Tribunal administratif de Besançon (Doubs) avait étudié le recours déposé par 10 soignants non-vaccinés contre leur suspension sans salaire. La décision - très attendue - doit être rendue ce mardi matin. Ce lundi 11 octobre, le cas de 19 autres soignants était étudié par le tribunal. Pour la défense des soignants, il s'agit toujours de savoir si la loi du 5 août 2021 est compatible avec le droit français et le droit européen.
Leur avocat demande la réintégration de ses clients. Si les juges tranchent en leur faveur, la décision fera-t-elle boule de neige ? Le 4 octobre, une soignante suspendue sans salaire, le 15 septembre, au cours d'un arrêt de travail, ce qui constitue un cas particulier, avait saisi le tribunal administratif du Val-d’Oise et obtenu gain de cause. De quoi donner de l'espoir aux soignants opposés au pass sanitaire et/ou à la vaccination.
Ce lundi, plus de 100 manifestants sont d'ailleurs venus soutenir les soignants concernés par une suspension, devant le Tribunal administratif de Besançon et pour réitérer leur opposition à la mesure décidée par Emmanuel Macron. "Pourquoi ne parlez-vous plus de nous ?", s'exclame l'une des manifestants, à l'adresse des médias. Cette soignante anonyme ne se dit pas "anti-vax" mais n'est pas vaccinée. Après un répit, elle risque la suspension. Sa colère dépasse la question de la vaccination obligatoire. "Ils nous ont jeté dans la benne" au début de la crise, s'écrie-t-elle. Et de dénoncer le "mépris" dont font preuve maintenant les soignants.
"Mauvaise communication"
A côté d'elle, une collègue, qui se trouve dans une situation similaire. "Pourquoi nous avoir obligé de se vacciner en si peu de temps ?", s'exclame-t-elle. Cette soignante a des craintes concernant le vaccin en lui-même, mais c'est aussi la méthode qu'elle étrille. Avec un peu de temps, et plus de communication, et surtout une autre méthode, elle assure qu'elle aurait été "ouverte" à la discussion.
D'autres, en revanche, sont plus fermés. Mireille, suspendue depuis le 1er octobre, ne veut pas du vaccin à ARN messager. Et ce n'est même pas une question de recul. Mais pour elle aussi, "c'est un tout". L'obligation vaccinale n'est qu'un motif de plus qui vient alimenter sa colère. "On a été assommés par le Covid-19", se souvient-elle. "On a été admirés et glorifiés et maintenant on est montrés du doigt". Près d'elle, une collègue, également suspendue car non-vaccinée, surcenchérit avec ironie : "Ils sont où les applaudissements aujourd'hui ?".