Régionales, Marie-Guite Dufay (PS) est candidate : « Au second tour, je rechercherai l’alliance de toute la gauche. »

Maintenant, c’est officiel : l’actuelle présidente socialiste de la région Bourgogne – Franche-Comté est candidate à sa succession. Marie-Guite Dufay conduira une liste PS, PRG et PCF, et elle espère derrière elle toute la gauche au second tour. Elle est l'invitée du JT de 19 H.

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Elle a voté Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017, Jean Castex lui a proposé d’entrer au gouvernement mais oui, elle est toujours socialiste. Elle conduira une liste de gauche au premier tour des régionales, le 20 juin prochain. Cette liste regroupe le PS, le PRG et le PCF… mais pas toute la gauche.

Oui, Marie-Guite Dufay est toujours adhérente au Parti Socialiste, elle est même à jour de cotisation, cotisation qu’elle a réglée tous les ans… La première question a eu l’air de la décontenancer mais elle se posait.

Elle est l'invité du journal de 19 heures, en direct, ce samedi 24 avril.

Ses motivations, son âge, la constitution de cette liste et les alliances à venir, elle s’explique.

Ses 3 motivations principales pour repartir

***  « L’Etat et les collectivités locales ont été beaucoup sollicités par la crise, qui n’est pas finie. Je considère que mon travail n’est pas terminé, pour l’économie, la jeunesse, la santé, les territoires… »

*** « La question écologique m’a toujours alertée : il faut protéger la planète ! Je défends l’agriculture bio à mort ! Dans notre région, nous avons mis en place les fondations, avec le schéma d’aménagement du territoire qui a demandé 2 ans, 3 ans de concertation et qui a été adopté en juin dernier. A cette occasion, j’ai pu voir le clivage entre ma majorité et mes oppositions, de droite et d’extrême droite. Maintenant, il faut démarrer les travaux de la maison. Pour l’agriculture, les mobilités et l’habitat, la région doit jouer le rôle de fédérateur et trouver des consensus, avec tous ! »

*** « C’est quand a été élu le premier maire Front National de France, à Dreux, en 1983, que j’ai fait le saut, de l’associatif vers le politique, vers le combat politique. Aujourd’hui, le RN effectue une mue, ses électeurs n’ont plus peur de s’afficher, les jeunes sont attirés. Les discours populistes, de haine et de rejet de l’étranger me font peur. Avec mon expérience, je pense que je peux lutter contre le Rassemblement National. »

(Rappel : Lors des dernières élections régionales, au premier tour, la liste de Marie-Guite Dufay était arrivée en 3ème position mais elle s'était maintenue, pensant que les réserves de voix se trouvaient dans son camp, à gauche. Elle l'avait emporté, de justesse, face au Rassemblement National et à la liste de droite.)

Et Marie-Guite Dufay ajoute : « Je veux également transmettre, dire aussi que la politique n’est pas une chose sale, que c’est travailler pour l’intérêt général. Avec la crise, l’intérêt pour la puissance publique, pour l’action publique, a été revalorisé. Moi, ça m’a toujours passionnée. »

Avec quelques hésitations, tout même…

Oui, elle reconnaît qu’elle a un peu hésité avant de se lancer à nouveau dans une campagne. A cause de son âge ? Elle aura 72 ans au moment du vote : « Oui, évidemment mais si je n’étais pas en forme, je n’irais pas… J’ai une excellente condition physique : je me suis mise au vélo et je cours tous les matins. »  Et si elle est réélue, ira-t-elle jusqu’au bout de son mandat ? La réponse fuse : « Oui, bien sûr ! Normalement quand on se fait élire, c’est pour aller jusqu’au bout ! »

Elle est grand-mère de 5 petits enfants, âgés de 4 à 10 ans. « Un âge » reconnait-elle « où la grand-mère est importante… ». Alors a-t-elle hésité pour eux ?  « Ils viennent me voir à toutes les vacances. Mais j’équilibre mon temps, un peu comme à la Scandinave. Je ne suis pas du tout dans le genre de ressentir de la super-puissance parce que je suis super-débordée. J’arrive à garder du temps

Sa majorité : courte et très… plurielle

Sur les 100 conseillers régionaux, 51 composent la majorité de Marie-Guite Dufay. Une majorité qui ne pouvait pas être plus étriquée et qui a peut-être été la chance de la présidente : même si les chemins des uns et des autres ont divergé, personne n’a quitté le groupe. 6 ans après le scrutin régional de 2015 et 4 ans après l’élection d’Emmanuel Macron, la majorité de Marie-Guite Dufay est constituée de socialistes, de radicaux de gauche, de Mélenchonistes, de Macronistes, de Hamonistes…

51 conseillers régionaux, seulement et peut-être finalement une chance ? « Cette majorité courte nous a probablement sauvés car, quand on a conscience de sa fragilité, de sa vulnérabilité, on est plus fort. »

La constitution de la liste : le casse-tête

La candidate est donc en train de constituer sa liste pour le premier tour, le 20 juin. Exercice délicat... Elle constate : «C’est compliqué. Il n’y a pas de place pour tout le monde. » Déjà, l’un de ses vice-présidents, Stéphane Guiguet, chargé des lycées, vient de démissionner. "Sa place sur la liste régionale ne lui convenait pas, ce n'est pas une question de fond.

Et surtout, elle part sans EELV au premier tour. Elle s’en désole : « Les Verts souhaitent se compter, tout comme GénérationS (de Benoît Hamon, ndlr) en vue de l’élection présidentielle. Les Verts veulent exprimer leur identité, ce que je comprends. Mais c’est dommage. C’est vraiment regrettable parce que notre alliance aurait eu du sens. » Et elle avoue que des négociations « sur les grandes lignes programmatiques » ont toujours lieu en vue d’une alliance pour le second tour.

Avec quels alliés pour le dimanche 27 juin ?

Avec les Marcheurs ? On y pense forcément : elle a voté Emmanuel Macron et a failli entrer au gouvernement... "Macron et moi, on a beaucoup parlé à ma place ! Avant la présidentielle, j'avais lu son livre "Révolution" et il proposait de former les salariés quand ils n'ont plus de travail. C'est exactement ce que nous avons fait, Denis Sommer (vice-président socialiste de la région en charge de l'économie, élu député LREM en 2017, et qui a quitté le conseil régional, ndlr) et moi. Jamais un président de la 5ème République n'a consacré autant d'argent à la formation. Mais il a aussi mené des politiques de plus en plus droitières, notamment avec la suppression des emplois aidés, décision prise dans une logique de calculs comptables. Pendant cette crise, l'Etat a aidé les entreprises de manière considérable mais sans aucune contrepartie. Nous aussi, nous avons donné de l'argent mais avec contreparties, emploi, écologie, stages, dès que le montant des aides dépasse les 50 000 euros. Non, je ne suis pas partie avec les Marcheurs. Je n'en ai d'ailleurs que deux dans ma majorité actuelle."

Alors, avec la gauche ? Oui, mais laquelle ?

Même sans compter la liste d’extrême gauche de Lutte Ouvrière conduite par Claire Rocher, la gauche part très divisée sur ce scrutin régional :

*** la liste de la présidente sortante, PS, suivie par le PRG et le PCF

*** la liste du Pôle Ecologiste avec à sa tête Stéphanie Modde d'EELV, avec l'Alliance Ecologique Indépendante (AEI), de CAP 21 (groupe d'influence de Corinne Lepage) et Génération Ecologie (présidée par Delphine Batho)

*** la liste intitulée « Le Temps des Cerises », conduite par Bastien Faudot, GRS (Gauche Républicaine et Socialiste), avec La France Insoumise, GénérationS, Place Publique, Nouvelle Donne, Gauche Démocratique et Sociale, Ensemble ! 

Une union de la liste de Marie-Guite Dufay et celle de Stéphanie Modde, d’EELV, n’est qu’une question de calendrier, au second tour et pas dès le premier.

Mais quelles sont les autres alliances prévues au soir du 20 juin ? A cette question, elle répond : « On verra le soir du premier tour, les signaux envoyés par les électeurs. » Comme si, en fonction des résultats, elle pourrait s’unir avec celui ou celle susceptible de lui amener la victoire ? Un peu opportuniste cette position, non ? « Appelez ça comme vous voulez. Je rechercherai l’alliance de toute la gauche. » Même avec Le temps des Cerises ? Marie-Guite Dufay poursuit : « On a discuté en décembre et en janvier. Pour le moment, ils ne m'ont pas envoyé de signaux positifs mais je ne sais pas, on verra. Je rechercherai l'union de toute la gauche. Je suis une femme de gauche. Si j’ai toute la gauche avec moi, j’en serai très heureuse. »

 

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