Malgré une salle émaillée, le Premier Ministre a discuté plusieurs heures avec des jurassiens sur la réforme des retraites.
Une salle moins comble qu'espérée face à Edouard Philippe. A peine une centaine de jurassien, bien loin des 500 personnes présentes à Rodez face à Emmanuel Macron il y a deux semaines.
Sur un ton professoral, le Premier Ministre a longuement introduit le débat : "il y a des principes simples sur lesquels on ne veut pas transiger : le système universel. Quelque soit le statut dans lequel on est, chaque euros côtisé produit le même droit."
Le chef du gouvernement a pris le temps d'expliquer, de rassurer et même de justifier une réforme complexe. Dans l'assemblée présente à Lons-le-Saunier, des parents d'élèves dont beaucoup sont des femmes aux carrières interrompues.
Question de l'une d'elle : " à partir du troisième enfant, on a un pourcentage qui majore la retraite. On ne peut pas parler d'universalisme quand on fait une retraite qui différencie le nombre d'enfants. Moi je suis une femme, j'ai une famille monoparentale, un seul enfant et j'ai exercé dans des sociétés françaises à l'étranger par exemple. Donc j'ai des coupures. "
Réponse du Premier Ministre : " Je ne peux pas illustrer mieux que vous le fait que le système actuel est problématique. On propose donc de prendre en compte la majoration des points dès le premier enfant."
Pendant plus de deux heures, sur un ton cordial, les questions abordent la pénibilité, les longues carrières, le cumul emploi-retraite. A la sortie, les participants restent circonspects. "Je pense qu'il a été honnête. Mais le problème maintenant c'est la mise en application."
Dans un contexte de climat social tendu, le Premier Ministre est resté prudent. Il a ouvert la porte aux discussions en écartant l'option d'une transition brutale. "Je ne peux pas tout faire, mais sur les retraites je peux", répond-il.
La concertation devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année. Le projet de loi devrait, lui, être soumis au vote en juillet prochain.