Les daims qui vivent dans le Parc naturel du Morvan sont sous les feux de l’actualité. Selon une association, plusieurs animaux seraient morts en raison d’un manque de soins. Une information démentie par le parc régional.
Pourquoi les daims sont-ils sur le devant de la scène ?
Il y a quelques jours, un arrêté de la préfecture de la Nièvre demandant l’abattage de daims vivant sur le site de la Maison du Parc avait suscité une grande émotion. Les services de l’Etat évoquaient des risques sanitaires pour justifier leur décision. Mais, face aux critiques des défenseurs des animaux, l’arrêté d’abattage avait été annulé.Cette fois, c’est une association de protection animale (appelée Respectons) qui lance une nouvelle polémique. "Entre décembre 2018 et janvier 2019, nous avons constaté le décès de 9 jeunes daims et plus récemment la semaine dernière, 4 jeunes adultes. Il semblerait que malgré cela aucun soin n’ait été prodigué", indique Patrick Sacco, le président de Respectons. L’association évoque "l’absence d'abri, de nourriture adaptée" et "des parasites intestinaux".
Que répond le Parc naturel régional du Morvan ?
Face aux nombreux commentaires suscités, le Parc naturel régional du Morvan monte au créneau. Les daims installés à la Maison du Parc à Saint-Brisson depuis plus de 40 ans "sont surveillés quotidiennement, y compris le samedi et le dimanche, en toutes saisons" : « en hiver l'équipe technique veille à ce qu'ils ne manquent jamais de foin. Pour l’eau, ils bénéficient d'une source permanente sur la parcelle"."Aucune plainte particulière n'a été adressée au Parc, depuis 40 ans, pour mauvais traitements", assure Jean-Philippe Caumont, directeur du Parc naturel régional du Morvan.
Par ailleurs, "des analyses vétérinaires ne révèlent pas, sur les animaux étudiés récemment, de maladies particulières, hormis un taux de parasitisme plus élevé que la normale". Des apports complémentaires en minéraux et en vermifuge sont d'ores et déjà réalisés, dit-il.
A quoi est due la mortalité exceptionnelle observée ?
La direction reconnaît qu’une "mortalité exceptionnelle a été constatée la semaine dernière avec 4 animaux décédés, sans explications particulières. Des cas de mortalité considérée comme naturelle sont constatés chaque année (3 à 4 dans l'année) mais pas en nombre aussi important, dans une période aussi resserrée.Il est, à ce propos, rappelé qu'il est interdit de nourrir ces animaux et notamment que le pain peut être mortel pour ces ruminants qui ne doivent manger que de l'herbe, des lichens, des écorces ou des pousses d'arbres."
Enfin, le Parc reconnaît qu'il y a une consanguinité avérée, ce qui fait que le troupeau n'est plus conforme à la réglementation qui exige des animaux des caractères morphologiques identiques à ceux du phénotype sauvage", conclut Jean-Philippe Caumont.
Une réunion aura lieu lundi 4 février à la sous-préfecture de Château-Chinon dans la Nièvre pour faire le point sur le dossier des daims du Parc naturel régional du Morvan.