Le projet Harmi de l'université de Bourgogne-Franche-Comté est l'un des 15 projets lauréats du prix "ExcellencES", lancé par le ministère de l'Enseignement supérieur. Le prix à la clé ? Une enveloppe de 14 millions d'euros pour des recherches sur les microbes.
L'étude des microbes. Un intitulé bien précis qui soulève pourtant des enjeux environnementaux et sociétaux majeurs. Né sur le site de l'Université de Bourgogne-Franche-Comté, le projet Harmi (pour Harnessing Microbiomes for Sustainable Development) est l'un des 15 projets lauréats d'"ExcellencES", l'appel national lancé par le ministère de l'Enseignement supérieur.
Les chercheurs entendent étudier les microbes pour "répondre aux enjeux sociétaux majeurs du XXIe siècle pour l’humanité grâce à l’étude des microbes : comment mieux les comprendre et les utiliser pour faire face aux problématiques mondiales actuelles", indique l'université.
Sur une enveloppe globale de 300 millions d'euros alloués par le ministère au niveau national, lors de cette première vague de financements, 14 millions iront directement à l'université de Bourgogne-Franche-Comté pour le projet Harmi.
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— UBFC (@Univ_BFC) November 30, 2021
Le projet HARMI, coordonné par UBFC et piloté par Laurent Philippot @UMRAgroecologie est lauréat de l'AAP Excellences ! ? Objectif ? Relever les défis du XXIe siècle par l'étude et l'exploitation des microbes. En savoir + ? https://t.co/rIlzoCqu2D https://t.co/k43viyNsdh
Un projet pour la santé, l'environnement et l'alimentation
L'étude des microbes, présents dans de nombreux domaines de la société, sera forcément utile pour penser l'avenir, estime Laurent Philippot.
Les microbes peuvent nous aider à lutter contre le réchauffement climatique, dans le domaine de la santé humaine, mais aussi à préserver les milieux aquatiques et terrestres, par exemple.
Laurent Philippot, microbiologiste et porteur du projet Harmiconférence de presse
Le projet permettra notamment de répondre au défi environnemental, "en luttant contre les pollutions", précise Michel Chalot, chercheur adjoint au projet Harmi.
Par exemple, l'étude des microbes sera un moyen, dans le domaine agricole, de contribuer au développement de cultures durables dans les champs, en apportant des connaissances sur les types de microbes qui existent et leurs impacts respectifs.
14 millions d'euros
L'enveloppe allouée par le ministère aura plusieurs finalités. Elle permettra, dans un premier temps, la création de chaires de professeurs, ainsi que l'embauche de doctorants et de post-doctorants au sein des laboratoires.
Actuellement, le centre scientifique d’excellence international Harmi rassemble "250 chercheurs issus de laboratoires universitaires d’UBFC (plus particulièrement de l’université de Bourgogne, de l’université de Franche-Comté et d’Agrosup Dijon), des organismes nationaux de recherche que sont Inrae (un centre de recherches axées sur l’agroécologie, le goût et l’alimentation, ,ndlr) et le CNRS, et des CHU de Besançon et de Dijon", indique l'université.
Le budget sera également investi dans la création de projets de recherche collaboratifs, menés au sein de l'université mais aussi à l'international. Enfin, des investissements seront également effectués pour améliorer l'équipement, a expliqué Laurent Philippot, porteur du projet.
Influer sur les pratiques industrielles
A terme, les chercheurs espèrent également que les résultats de leurs recherches soient pris en compte dans les pratiques industrielles, notamment dans le domaine de la dépollution. Car un des objectifs du projet est également de "renforcer le lien entre science et société", ajoute Laurent Philippot.
Enfin, les connaissances qui découleront du projet et des recherches seront intégrées aux formations de l'UBFC (Université Bourgogne-Franche-Comté), pour mieux former les étudiants, "futurs gestionnaires de l'environnement", précise Michel Chalot.
Pour le président de l'Université de Bourgogne-Franche-Comté Dominique Grevey, ce prix est une bonne nouvelle, quelques mois après l'échec du projet I-site, un label d'excellence qui lui permettait d'obtenir des fonds pour la recherche dans divers domaines. "Au final, c'est une belle preuve que la recherche a de l'avenir".