Les médecins hospitaliers sont invités à cesser le travail toute la journée du lundi 26 septembre 2016, puis toutes les nuits. Conséquence : des opérations programmées seront reportées.
Quelle est la situation dans les hôpitaux ?
Les hôpitaux français sont confrontés à une pénurie de praticiens. Près de 30 % des postes de praticiens hospitaliers (PH) sont vacants, estiment les syndicats. Cela entraîne une dégradation des conditions de travail. Le temps de travail des médecins hospitaliers est censé ne pas dépasser les 48 heures hebdomadaires. Dans les faits, il se rapprocherait "plutôt des 60 heures".Ainsi, au service des urgences de l'hôpital William-Morey, à Chalon-sur-Saône, "il manque un médecin jour et nuit pour que le service fonctionne dans des conditions plus acceptables pour les médecins", déclarait récemment le docteur David Corege, chef des urgences et directeur du SAMU 71.
Deux intersyndicales ont appelé à une grève "massive" pour réclamer une meilleure appréciation du temps de travail et une revalorisation des carrières à l'hôpital. Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) soutiennent ce mouvement initialement lancé par le syndicat d'anesthésistes SNPHAR-E.
"Environ 80% des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40% des praticiens d'autres spécialités" participeront au mouvement, assure Max-André Doppia, le président d'Avenir hospitalier. Des "opérations programmées seront reportées" mais la continuité des soins sera assurée, les médecins pouvant être assignés en fonction des besoins, précise-t-il.
Que demandent les médecins hospitaliers ?
Les intersyndicales dénoncent le "flou réglementaire" encadrant les obligations de service des médecins. Elles souhaitent une meilleure prise en compte des gardes et des mesures permettant aux praticiens de "maîtriser" leur temps de travail. Elles réclament en outre que 20% du temps de travail soient réservés aux activités non postées auprès du patient, comme la recherche.Les revendications portent aussi sur la rémunération des médecins hospitaliers, la "revalorisation substantielle de l'indemnité d'engagement de service public exclusif" ou encore sur de meilleurs salaires en début et en fin de carrière.
"Depuis plus de quatre ans, le gouvernement alterne promesses, commissions, réflexion et reculades" sur l'attractivité des carrières hospitalières, s'est récemment indignée Avenir hospitalier.