En Saône-et-Loire, près de Louhans, l'heure est à la décrue et au nettoyage. À 16h, la vigilance orange était maintenue sur la Seille. Les habitants et les entreprises pansent leurs plaies. Exemple à Sainte-Croix-En-Bresse, où le Solnan a envahi une bonne partie du village.
Sainte-Croix-en-Bresse n'en a pas tout à fait fini avec la crue. Au centre du village de Saône-et-Loire, le Solnan joue les prolongations, inondant un carrefour et une aire de stationnement pour camping-cars. "Hier, au plus haut nous étions 35 centimètres plus bas que la crue historique du 25 octobre 1999", précise le maire de Sainte-Croix, Joël Culas ce dimanche 18 juillet.
Dans cette commune, selon les pompiers, 18 habitations ont été plus ou moins touchées par la montée des eaux, avec jusqu'à trente centimètres dans certaines maisons. La décrue s'amorçant, les habitants peuvent enfin nettoyer, aérer, le tout dans l'entraide. "Moralement, ça va mieux. Mais c'est vrai que ça faisait deux jours qu'on avait le stress, la peur. Et puis surtout de l'émotion. À Sainte-Croix, il y a une très belle équipe de pompiers, des bénévoles, des voisins. Heureusement qu'on a ça", témoigne Séverine Moissonnier, sinistrée.
Dans le bar-restaurant L'Auberge des Mousquetaires, avec l'aide des voisins, on a mis aussi les bouchées doubles pour effacer les caprices de la rivière, avec comme objectif d'oublier rapidement ces trois jours de fermeture forcée, après celle plus longue et plus douloureuse liée à la pandémie. "Ça va déjà mieux. On a déjà réussi avec l'aspirateur à eau à tout enlever. Là, c'est tout sec. On va être bon pour rouvrir demain matin", affirme Stéphanie Clerc, restauratrice.
Des routes encore coupées
La situation est plus critique pour Jean-François Coulon. Ce chef d'entreprise s'inquiète pour l'avenir de sa minoterie familiale et de ses quatre salariés. La crue vient semer le doute au moment où la moisson de blé va battre son plein. "Je ne sais pas du tout quand on pourra remettre en route parce que tout dépend de ce qu'on va trouver comme dégâts au niveau du matériel électrique", explique-t-il. "Donc cette activité de collecte de céréales, qui nous est chère parce qu'on collecte nos blés, on les classe, on fait nos mélanges, malheureusement pour l'instant je ne peux rien en dire de plus. C'est ce qu'on va découvrir maintenant."
À la mi-journée, à Sainte-Croix, l'eau était redescendue de 60 cm. Mais des routes étaient encore coupées. Les habitants ont bon espoir de pouvoir reprendre le cours normal de leur vie dès lundi.