Les syndicats d'Areva appellent à la grève mardi 2 juin 2015. C’est le premier mouvement social depuis l'annonce par le groupe nucléaire de la suppression de 3 à 4 000 postes en France. En Bourgogne, Areva possède trois sites en Saône-et-Loire : Creusot Forge, Saint-Marcel, Chalon-sur-Saône.
Qu’est-ce qui est prévu pour le 2 juin ?
Le groupe nucléaire Areva est en grande difficulté. Un plan social est en cours. Les syndicats d'Areva ont rencontré le ministre de l'Économie vendredi 22 mai 2015 pour lui dire que l'État ne devait "pas s'affranchir de sa responsabilité".
"Il n’y aura pas de licenciements secs et les sites de production doivent être protégés, car ce sont des filières d’excellence et c’est un enjeu de sûreté", a répondu Emmanuel Macron.
Dans son préavis de grève pour le mardi 2 juin, l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, et UNSA) informe la direction qu'elle appelle les salariés à "un arrêt de travail" de 24 heures pour la "sauvegarde de l'emploi, des conditions de travail et des garanties collectives".
Des "barrages filtrants" seront installés à l'entrée des sites Areva. Des assemblées générales se tiendront sur chaque site. Un rassemblement aura lieu devant le siège parisien de La Défense (Hauts-de-Seine), où les coordinateurs syndicaux tiendront une conférence de presse à 11h, a précisé Pascal Evariste (CGT).
Dans un tract diffusé en interne, les syndicats "invitent l'ensemble des salariés à participer massivement" à la grève du 2 juin. Ils espèrent une "démonstration de force" pour "donner un message clair aux décideurs politiques et aux directions" : "l'avenir d'Areva, de ses emplois opérationnels et de supports, de ses établissements industriels et d'ingénierie, des bassins d'emploi, ne se fera pas sans les salariés", écrivent-ils.
Où en est le plan de suppression de 3 000 à 4 000 postes en France ?
Des discussions sur un "accord de méthode" (calendrier, périmètre des négociations à venir) ont eu lieu mardi 26 et mercredi 27 mai entre la direction et les organisations syndicales.La teneur des échanges a visiblement renforcé la motivation des représentants du personnel, à en croire la CGT. "On est tous fâchés" car il n'y a "aucune remise en cause du management, de l'organisation, aucune réflexion lancée" sur le projet industriel, "par contre, les salariés vont déguster, ça c'est bien en cours", explique Pascal Evariste, coordinateur CGT.
De son côté, la direction d'Areva indique que le "dialogue social se poursuit (...) dans cette période cruciale pour la transformation de l'entreprise". Les prochaines rencontres entre la direction et les syndicats auront lieu les mardi 9 et mercredi 10 juin.
Les interviews recueillies par G. Talon :
- François Maitre, délégué syndical CGT Areva