Areva : l'État ne doit "pas s'affranchir de sa responsabilité", estiment les syndicats

Les syndicats d'Areva ont rendez-vous avec le ministre de l'Économie vendredi 22 mai 2015. Ils refusent que les salariés soient une "variable d'ajustement". En Bourgogne, le groupe nucléaire possède plusieurs sites en Saône-et-Loire : Creusot Forge, Saint-Marcel, Chalon-sur-Saône..


Quelles difficultés rencontre le groupe Areva?

Le groupe nucléaire, qui est en difficulté, est détenu à près de 87% par des capitaux publics. Areva a annoncé le 7 mai qu'il allait supprimer 5 à 6 000 emplois dans le monde, dont 3 à 4 000 en France, dans le cadre d’un plan de redressement. La multinationale de l’énergie a affiché une perte de près de 5 milliards d'euros en 2014.

L'État ne doit "pas s'affranchir de sa responsabilité dans le sauvetage" d'Areva, ont déclaré les fédérations CFDT, CFE-CGC, CGT et FO jeudi 21 mai 2015. Les syndicats refusent que les salariés soient la "variable d'ajustement" des "mauvais choix stratégiques" de l'entreprise et des "gouvernements successifs". "L'urgence est à la défense de l'emploi dans Areva, dans les entreprises prestataires et sous-traitantes durement impactées par le plan de redressement".

Comment le groupe Areva en est-il arrivé là ?

"La responsabilité des dirigeants de l'entreprise et des gouvernements successifs est majeure", soulignent dans un communiqué commun les fédérations CFDT, CFE-CGC, CGT et FO de l'énergie, la métallurgie et la chimie.
Les syndicats déplorent "l'absence de stratégie industrielle" quand, dans le même temps, "une logique de marché et financière a rapporté plus de 20 milliards d'euros de dividendes à l'État depuis 10 ans".


Que demandent les syndicats ?

Les représentants syndicaux veulent que la filière nucléaire française, au sein de laquelle "les gouvernements ont organisé une concurrence fratricide entre EDF et Areva", soit dotée "d'une stratégie de long terme car elle permet de produire de l'électricité sans émettre de gaz à effet de serre" à un coût "donnant du pouvoir d'achat aux ménages et de la compétitivité" aux entreprises.

Les fédérations CFDT, CFE-CGC, CGT et FO demandent donc à l'État de présenter un projet qui soit "pertinent et cohérent industriellement" pour le nucléaire, "une des dernières filières d'excellence de notre pays".
Depuis qu'Areva a dévoilé l'ampleur de ses pertes début mars, l'État a instamment appelé à un "rapprochement" avec EDF, qui a officialisé sa volonté de racheter l'activité réacteurs du groupe nucléaire mardi 19 mai.



Que faut-il attendre de la rencontre entre le ministre de l'Economie et les syndicats?

Les syndicats ne s'attendent pas apprendre grand-chose de cette rencontre. "Tout ce qu'on apprend, on l'apprend dans la presse", déplore Laurent Roussel, responsable syndical CGT, chez Areva Saint-Marcel, en Saône-et-Loire. 

"Pourtant, on a des assemblées pour discuter de tout ça ! Nous travaillons en ce moment sur des Assises de la filière nucléaire qui réuniront toutes les filiales, les sous-traitants, tous les syndicats en Rhône-Alpes, en Bourgogne et en Normandie. Tous les éléments qui seront rassemblés serviront de base à des Assises nationales en juin prochain à Montreuil. Il faut une logique industrielle, il faut que l'Etat ait une vision sur l'ensemble de la filière nucléaire ".

Une synthèse de toutes les propositions et contre-propositions syndicales sera remise à Emmanuel Macron.

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