Beaujolais : le viticulteur qui refusait de traiter ses vignes a été relaxé

Son domaine est à cheval entre deux départements. Thibault Liger-Belair était poursuivi devant le tribunal de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, car il refusait d’appliquer un arrêté obligeant les viticulteurs de Saône-et-Loire à traiter leurs vignes contre la flavescence dorée.

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Pourquoi Thibault Liger-Belair a-t-il refusé de traiter ses vignes ?

Thibault Liger-Belair, viticulteur à Nuits-Saint-Georges, est aussi exploitant de vignes à Moulin-à-Vent, dans le Beaujolais. Ce professionnel très respecté élève ses vignes en biodynamie, une technique agricole qui bannit les pesticides et autres insecticides, "qui abîment la faune, suppriment des insectes utiles et créent des déséquilibres ".

Ses ennuis ont débuté avec la progression de la flavescence dorée (une maladie incurable de la vigne). Pour lutter contre sa progression, il faut lutter contre l'insecte qui la propage, la cicadelle.

En 2012, la flavescence dorée avait gagné le Mâconnais, faisant de la Saône-et-Loire le département le plus touché de Bourgogne.
En 2013, il est alors décidé d'imposer "une lutte obligatoire en attendant une cartographie plus précise des zones à risque".

Thibault Liger-Belair avait refusé d'appliquer ces traitements, qui étaient obligatoires en Saône-et-Loire mais pas dans le Rhône. Des poursuites avaient alors été déclenchées contre lui. Une pétition de soutien sur le site Avaaz.org avait recueilli des milliers de signatures en sa faveur.

Les traitements pour lutter contre la flavescence dorée sont controversés.


Sur quel motif a-t-il été relaxé ?

Mardi 15 décembre 2015, le tribunal de Villefranche-sur-Saône a finalement retenu l'exception de nullité concernant l'arrêté préfectoral qui obligeait les viticulteurs à traiter leurs vignes, en Saône-et-Loire. En effet, cet arrêté n'avait pas été validé par le ministère de l'Agriculture. Cette erreur administrative permet donc à la justice d'abandonner les poursuites contre le viticulteur. Le parquet a dix jours pour décider de faire appel de la décision.

Emmanuel Giboulot, un autre viticulteur bourguignon, avait été relaxé en appel pour le même motif en Côte-d'Or, en 2014.

Guillaume Bodin, vigneron-cinéaste, a réalisé un documentaire intitulé "Insecticide, mon amour", où il est question de ces traitements controversés.

Le viticulteur Thibault Liger Belair était poursuivi pour avoir refusé de traiter ses vignes, car il travaille en biodynamie. Il vient d’être relaxé par le tribunal. Intervenants : Me Michel Desilets, avocat de la défense Thibault Liger-Belair, viticulteur

Reportage : Valérie Benais et Patrick Perrel / Montage : Olivier Bodson / Intervenants :

  • Me Michel Desilets, avocat de la défense
  • Thibault Liger-Belair, viticulteur
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