Les ateliers Gauthier à Chalon-sur-Saône sont parmi les derniers à fabriquer en France des chemises. Ils sont présents ce week-end au salon du made in France à Paris.
Le textile made in France se fait rare. À Chalon-sur-Saône, les ateliers Gauthier sont l'une des quatre dernières manufactures à préserver encore ce savoir-faire.
Défendre le made in France est le moteur de Michel de Saint Jean, le patron, depuis plus d'une dizaine d'années. Un défi qui n'est pas toujours facile à tenir, surtout quand on ne trouve pas sa principale matière première dans l'Hexagone.
"85 % des tissus viennent d'Italie et il y a quelques tissus japonais maintenant qui sont qualitativement supérieur", précise le président de l'entreprise. Pour le 100% français, il faut encore attendre, même si de nouvelles pistes apparaissent. "J'ai enfin réussi à obtenir des tissus de qualité avec un tisseur lyonnais, qui s'est spécialisé dans des tissus techniques, du polyester recyclé par exemple", ajoute-t-il.
25 salariés travaillent dans l'entreprise créée en 1947. Au plus fort de l'activité, avant la crise de l'industrie textile et la mécanisation, ils étaient une centaine. Mais la maison a résisté et a su allier la modernisation des outils avec la préservation des gestes et du savoir-faire.
Stratégie haut de gamme
L'entreprise développe sa marque, mais travaille aussi pour des maisons de luxe et sur mesure. En moyenne, une centaine de pièces sortent chaque jour des ateliers. Une production loin des volumes industriels. L'entreprise a été obligée de choisir la stratégie du haut de gamme pour exister. Il faut compter au moins 150 euros pour s'acheter l'une de ses chemises.Les ateliers Gauthier présentent leurs chemises au salon du Made in France à Paris, du 10 au 12 novembre. Cet événement est une vitrine incontournable pour un secteur encore fragile. "Nous sommes un des derniers fabricants de chemise et un des derniers à avoir une marque propre. détaille Bernadette de Saint-Jean, la directrice générale. Pour moi, il est très important que dans notre pays, on puisse encore porter une chemise fabriquée en France, conçue en France, que le consommateur ait cette liberté."
Au salon parisien, les chemises chalonnaises côtoieront des parapluies d'Autun ou des chaussettes de Montceau-les-Mines. Des produits tous dérivés d'un héritage textile bien ancré en Bourgogne et qui ne demandent qu'à participer au renouveau du made in France.
