Premier repas avec du porc servi depuis que les menus de substitution ont été supprimés à Chalon-sur-Saône. Une tranche de jambon en entrée, rien d'autre pour ceux qui ne mangent pas de porc.
Un premier repas servi avec du porc
Une tranche de jambon qui passe mal… Dans les cantines de Chalon-sur-Saône, c'était ce jeudi 15 octobre 2015 le premier repas avec du porc servi depuis que le conseil municipal a voté la fin des menus de substitution le 29 septembre dernier.
Dans l'école du quartier des Près Saint-Jean où résident de nombreuses familles de confession musulmane, certains parents viendront chercher leurs enfants à midi.
" Quand il y a des plats à base de poisson, on les laisse à la cantine, mais quand c’est de la viande ou du porc, on les garde à la maison " (Nourry Bichri, papa d'élève).
Le maire de Chalon-sur-Saône prone l'égalité et la laïcité
Dans cette école et de par cette décision, certains se sentent stigmatisés. Injustifié d’après le maire, qui prône l'égalité et la laïcité.
" Dans certaines cantines de Chalon comme d’ailleurs dans d’autres cantines de France, vous aviez une organisation pratique qui aboutissait pour les besoins du service bien souvent à ce que les enfants qui bénéficiaient du plat de substitution soient regroupés sur la même table parce qu’il faut comprendre que vous avez des dizaines d’enfants à servir en même temps. C’est parfois plus facile quand il y a un menu différent de regrouper les personnes qui en bénéficient. Donc si ça, ce sont les conditions du vivre ensemble, ce n’est pas vraiment ma conception ". (Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône).
A Chalon-sur-Saône, 2000 enfants fréquentent chaque jour les cantines scolaires. L'an dernier, 800 étaient concernés par les menus de substitution.
Voir d'autres reportages à ce sujet, l'un diffusé dans le 12/13 de France 3 National le 30 septembre dernier, l'autre sur France 2 le 21 septembre dernier.
Un reportage d'Angélique Mangon et Sylvie Françoise.
Intervenants : Nourry Bichri, papa d'élève ; Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône.
La dépêche AFP, datant de jeudi 15 octobre à ce sujet
Pas d'alternative au porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône, à quatre jours d'un nouveau recours :La fin du menu de substitution au porc est entrée en application jeudi 15 octobre midi dans les cantines de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), tandis
que la justice se penchera à nouveau lundi 19 octobre sur l'affaire.
Depuis la suppression par la municipalité, à la rentrée, des menus de substitution au porc dans les restaurants scolaires, le repas des enfants en comportait pour la première fois ce jeudi midi avec une tranche de jambon en entrée.
Selon le maire Les Républicains Gilles Platret, " 1.940 enfants " ont été accueillis en milieu de journée dans les cantines de la commune, qui distribuent habituellement " entre 1.900 et 2.100 " repas.
" Il n'y a pas eu moins d'enfants qu'une journée ordinaire ", a-t-il expliqué.
Conscient que la mesure " ne fait pas l'unanimité " parmi ses administrés, M. Platret a toutefois plaidé que sa décision allait " aboutir à quelque chose de moins stigmatisant qu'avant : la fin du fichage confessionnel et la fin du regroupement des enfants par pratiques alimentaires ".
De son côté, le président de la fédération départementale de parents d'élèves FCPE de Saône-et-Loire, Frédéric Colas, a déclaré qu'" après une étude sur 3.000 familles, 40 à 50 se sont senties concernées ". "Certaines familles qui ne mangent que halal ou cacher ne mettaient déjà pas leurs enfants à la cantine les jours où du porc était servi ", a-t-il dit, précisant que ces familles ne souhaitaient pas " faire trop de vagues ".
" Pour nous, le problème majeur, c'est le manque de diversité des menus. Le problème du cochon, c'est du politique ", a-t-il ajouté.
La mairie de Chalon-sur-Saône est appelée lundi à comparaître de nouveau devant le tribunal administratif de Dijon, après un nouveau recours
en référé introduit par la Ligue de défense judiciaire des musulmans, association présidée par l'avocat Karim Achoui.
M. Platret a dit aborder cette audience " avec une certaine confiance ", affirmant être " totalement dans les clous de la loi et de la jurisprudence ".
La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait intenté un premier recours en référé-suspension durant l'été, dénonçant une atteinte du " droit au respect de la liberté de culte et de conscience " des enfants. Le tribunal administratif avait alors débouté l'association au motif que la condition d'urgence n'était " pas remplie ", aucun repas contenant du porc ne devant être servi avant le 15 octobre.