Comment réguler le nombre de pigeons à Chalon-sur-Saône ? "On souhaite que la mairie cesse de les tuer"

Depuis l'été 2023, la ville de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) propose une aide financière aux propriétaires qui veulent piéger les pigeons qui les infestent. Une méthode qui irrite les associations de protection des animaux.

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Au centre-ville de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), ils sont partout. La ville estime à deux ou trois mille le nombre de pigeons intra muros... beaucoup trop, pour les habitants. "Ce n'est pas bien propre", soupire Dominique. "Ils font leurs besoins sur les voitures, les peintures ramassent..." "C'est embêtant de tuer les animaux, c'est sûr. Mais je pense que c'est pour le bien de tout le monde", abonde Marguerite.

"À Venise, ils font sûrement partie du paysage souhaitable, mais ici, pas vraiment !"

Liliane,

une habitante de Chalon-sur-Saône

Pour la municipalité, la régulation de la population des pigeons est donc devenue une priorité. En conséquence, un pigeonnier contraceptif pouvant accueillir jusqu'à 78 couples a été installé en 2020 à proximité du centre-ville.

"Ici, ils ont accès 24h/24 à de la nourriture, et ils sont surveillés d'un point de vue sanitaire", explique Romuald Sutter, responsable du service des espaces verts et propreté urbaine à la ville. "Les œufs qui sont pondus vont être contrôlés, et un certain nombre va être stérilisé par secouage. Ce qui permet de contrôler le développement de la colonie."

D'autre part, le conseil municipal a voté à l'unanimité, au début de l'été 2023, la subvention du piégeage des pigeons. Concrètement, cela signifie que les propriétaires qui veulent éliminer les colonies qui résident chez eux peuvent bénéficier d'une aide de la ville, à hauteur de 30% du coût de l'opération.

"On souhaite que la mairie cesse de tuer les pigeons"

Cette méthode est pourtant loin de plaire à tout le monde, en particulier aux associations de protection des animaux. L'une d'elles, PAZ (pour Paris Animaux Zoopolis), a d'ailleurs écrit à la mairie pour lui demander l'arrêt de cette politique de contrôle des volatiles. "Dans les cages, les pigeons sont piégés", souligne Amandine Sanvisens, co-fondatrice de l'association. "Ils s'y débattent et souffrent."

"La mairie subventionne, autrement dit encourage, les propriétaires à capturer les animaux et les tuer. On souhaite que l'argent public arrête d'être utilisé pour subventionner la souffrance animale."

Amandine Sanvisens,

co-fondatrice de l'association "Paris Animaux Zoopolis" (PAZ)

In fine, c'est la méthode, et non la finalité, qui hérisse l'association : "le fait d'être dérangé par eux, ça peut tout à fait être justifié. La question, c'est comment on fait pour limiter les nuisances. D'après notre expérience, après la capture, les pigeons sont tués par gazage, c'est-à-dire que c'est long et douloureux. On souhaite que la mairie cesse de tuer les pigeons."

Mais pour les services municipaux, impossible de compter uniquement sur le pigeonnier pour réguler la population des oiseaux. "Aujourd'hui, il montre ses limites", juge Romuald Sutter. "Il n'est occupé qu'à un tiers de sa capacité, car il est concurrencé par les greniers de maisons qui sont encore accessibles. C'est pour ça que la ville incite les propriétaires à faire des travaux pour les fermer, mais avant les travaux, il faut évacuer les colonies présentes en les piégeant."

Pour l'heure, une seule copropriété a fait appel à la subvention mise en place par la ville. Son dossier est en cours d'examen.

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