Après deux mois de confinement pour enrayer l’épidémie de covid-19, la pression sur les services d'urgence diminue. Mais dans les hôpitaux, on manque toujours de masques FFP2, qui sont les plus efficaces.
Les interventions chirurgicales non urgentes, qui avaient été suspendues pendant le confinement, vont reprendre.
Un colllectif d’infirmiers vient d’envoyer une mise en demeure à une dizaine d’hôpitaux pour qu’ils leur fournissent des masques FFP 2 indispensables à la sécurité dans les blocs opératoires.
"Si aucune réponse ni action ne sont apportées dans ce laps de temps, nous déposerons une plainte pénale et appellerons l’ensemble des professionnels que nous représentons et défendons à utiliser leur droit de retrait pour danger grave et imminent", préviennent-ils.
STOP
— Collectif Inter-Blocs (@CBlocs) May 12, 2020
Si sous huit jours les Infirmier(e)s de #blocopératoire ne sont pas équipés de ffp2 pour travailler, nous les appellerons à exercer leur droit de retrait pour mise en danger grave et imminent.#PlusJamaisCa #PlainteCovid @Amandiine @jeannebarontv @olivierveran https://t.co/YrydZrHnI5
"On est en première ligne et on demande des moyens"
Rachid Digoy est président du collectif interblocs infirmiers au centre hospitalier de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, et il craint l’arrivée d’une nouvelle vague de contaminations.
"On a des masques chirurgicaux simples pour travailler. C’est très compliqué d’avoir des masques FFP 2. Ils sont dans les bureaux des cadres et distribués au compte-goutte. On a droit aux masques FFP 2 uniquement si les patients ont été testés positifs au covid-19", dit-il.
Or, "pour chaque patient qu’on reçoit au bloc opératoire, on devrait s’équiper de masques FFP 2, car on sait que des gens peuvent ne pas avoir de symptômes mais être contaminants. On a des collègues qui ont été contaminés, qui ont été très, très mal. On est en première ligne et on demande des moyens", ajoute le président du collectif interblocs infirmiers du centre hospitalier de Chalon-sur-Saône, interrogé par Radio Classique vendredi 15 mai 2020.
Va-t-on vers un blocage de l’activité chirurgicale ?
"Finis les sacrifices ! Si les directions ne fournissent pas les moyens de protection adéquats au personnel de bloc opératoire sous huitaine, les iBODE membres du collectif Inter-Blocs feront valoir leur droit de retrait et l’activité chirurgicale du pays sera bloquée, tandis qu’ils déposeront plainte contre chaque direction hospitalière.
Les professionnels de santé ont payé un trop lourd tribut pendant cette crise sanitaire et cela doit cesser immédiatement", déclare de son côté Me Fabrice Di Vizio, l’avocat du collectif interblocs infirmiers.