Le couvre-feu anticipé à 18h en Saône-et-Loire a été instauré il y a une semaine. Quel impact a-t-il sur les consommateurs et les commerçants qui doivent baisser le rideau plus tôt ?
Le couvre-feu instauré à 18 heures en Saône-et-Loire par un arrêté préfectoral dès le 2 janvier a été accueilli comme une douche froide pour les commerçants et habitants.
Une semaine plus tard, nous sommes retournés au contact des habitants de Chalon-sur-Saône, pour recueillir leurs impressions et savoir comment ils s'étaient adaptés à cette nouvelle contrainte.
Faire ses courses plus vite
Une habitante de Chalon confirme le "rush" en fin de journée : "J'essaie de pouvoir les faire, en télétravaillant c'est compliqué".
Une autre personne explique : "Quand on travaille avec des horaires assez diffus, on est obligés de s'arrêter, d'aller faire ses courses. Et puis, on est plus concentrés les uns sur les autres, je ne vois pas l'intérêt"
Un manque à gagner pour les commerçants
Pour les commerçants, la fermeture à 18 heures les prive de la fréquentation de fin de journée de sortie des écoles et des bureaux.
Pour Philippe Blonde, gérant d'un salon de thé, la crainte initiale est confirmée : "On n'a plus la sortie des écoles. Pour notre part, la sortie des écoles, c'était une grosse part de notre chiffre d'affaires, pour les gaufres, les chocolats chauds, et les parents qui venaient et qui prenaient un petit peu de vin chaud et de café. Et après, les sorties de bureau et de travail où les gens venaient prendre un chocolat, un vin chaud, une gaufre aussi. En fait, de 18 à 20 h, ça représente 35 à 40% du chiffre d'affaires de la journée."
Savoir s'organiser
Après deux confinements, les commerçants de Chalon ont appris à s'organiser et relativiser. Pour le président d'association des commerçants de Chalon, Stéphane Duplessis, c'est un moindre mal : "Il faut d'abord essayer le couvre-feu à 18 heures. Je n'aimerais pas qu'au bout d'un mois ou deux on voit les trois-quarts des commerces du centre-ville de Chalon avec les rideaux baissés !"
Le couvre-feu anticipé se poursuit en Saône-et-Loire, aucune date de levée n'a été annoncée. De plus, on ne connaît pas encore les effets des congés de fin d'année sur les chiffres sanitaires.
Le reportage d'Alexandre Baudrand et Anthony Borlot
Intervenants :
- Philippe Blonde, gérant de salon de thé
- Stéphane Duplessis, président de l’association Chalon Centre Commerces
- Alexandre Baudrand, France 3 Bourgogne