La défiance envers les personnalités politiques n'est pas nouvelle. Mais le mouvement des "gilets jaunes" a exacerbé ce sentiment. À trois jours du début d'un "grand débat national", nous avons interrogé manifestants et parlementaires en Saône-et-Loire.
Une soixantaine de gilets jaunes se sont rassemblés ce samedi 12 janvier 2019 sur la zone commerciale Californie à la sortie sud de Chalon-sur-Saône. Ils voulaient organiser une action devant la résidence secondaire de Benjamin Griveaux, chalonnais d'origine et porte-parole du gouvernement.
Devant le peu de mobilisation et l'important déploiement de forces de l'ordre sur place, l'action a été abandonnée. Mais elle n'est pas anodine, le dialogue avec les politiques, mêmes locaux, est souvent difficile.
"Bien-sûr qu'on aurait besoin de soutien de leur part, explique Sylvie, une "gilet jaune". C'est quand même eux qui font voyager toutes nos revendications. Mais on ne voit personne !"
Cahier de doléances
Pour voir aujourd'hui Raphaël Gauvain, le député de la 5e circonscription de Saône-et-Loire, il fallait se rendre à sa permanence rue d'Autun en plein centre de Chalon. Il accueille chaque citoyen sans rendez-vous tous les samedis après-midi."Pour moi le but, le rôle du député, c'est d'être plus que jamais sur le terrain et à l'écoute de ces revendications, explique l'élu LREM. Je pense que c'est une opportunité formidable pour nous d'être à l'écoute ; grâce à ces réunions d'être encore plus, plus que jamais à l'écoute."
Depuis quelques jours, il met à disposition un cahier de doléances dans lequel une proposition l'a déjà séduit : que le député siège au conseil départemental pour être plus ancré sur son territoire. Dès mardi 15 janvier, le grand débat national doit être lancé et ses contours précisés.