Incendie au Centre de la Protection Judiciaire de la Jeunesse : la continuité de service avant tout

Dans la nuit de Dimanche à Lundi 14 novembre un incendie criminel a ravagé les locaux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), situés à Chalon-sur-Saône, à proximité de la Chambre de Commerce et d'Industrie. Un incendie criminel qui ne doit pas pour autant stopper les actions de la PJJ.

Les pompiers de Chalon avaient été appelés dimanche soir pour des dégagements de fumée suspecte à proximité de la rive est de la Saône. Lors de leur arrivée sur les lieux, ils ont constaté deux véhicules en feu et un départ d'incendie dans les locaux de la PJJ.

Incendie criminel

Le feu a ravagé le rez-de-chaussée, où travaillent 15 agents de la PJJ. Ces derniers sont en charge des mineurs en difficulté, pour leur insertion et leur hébergement. Deux véhicules appartenant à la PJJ ont aussi été incendiés.

Les locaux sont aussi partagés par une entreprise d’ingénierie (ABMI Bourgogne) au premier étage, et par l'association La Sauvegarde 71 , restés inaccessibles à la suite de l'incendie.

'La Sauvegarde' œuvre dans le secteur social et médico-social. Elle gère aussi les pensions tutellaires. Avec l'incendie son activité se retrouve lourdement impactée.

La police scientifique a effectué des relevés, mardi 15 novembre.
Les départs de feu (3 au total) laissent à croire que l'incendie est criminel.

Continuité de service pour la PJJ

Les locaux incendiés étaient occupés par les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Plus précisément, par deux unités de la PJJ :  l’Unité éducative et d’activité de jour (UEAJ), qui dépend du Service Territorial Educatif de Milieu Ouvert et d'Insertion de Sâone-et-Loire, employant 7 personnes, ainsi que ceux de l’Unité éducative d’hébergement diversifié (UEHD), qui dépend de l'Etablissement de Placement Educatif, employant 8 personnes. 

Pour Géraldine Peltier, directrice du service territorial éducatif de milieu ouvert et d'insertion de Saône-et-Loire, la continuité de service est une priorité : "nous travaillons de concert avec la Direction Régionale et la Direction Territoriale, et les services de la Mairie de Chalon-sur-Saône nous ont proposé un hébergement provisoire, le temps de nous retourner, pour nos services."

Les services de la PJJ se destinent à un plan en 3 périodes : à court terme, relogés par la Maire, à moyen terme "par une location, ou a plus long terme où on va investir un bien domanial, car nous sommes agents de l'Etat."

Géraldine Peltier insiste sur la priorité de retrouver un local : "La première des choses était de reconstituer un mur et des toits autour de ces agents, de manière à les rassembler, pour qu'ils ne soient pas isolés. C'est quelque chose qui a été assez traumatique pour eux, et pour les jeunes également qui sont pris en charge à l'unité d'activités éducatives de jour."

Les dommages matériels sont conséquents : ordinateurs, dossiers, mobilier, tout a été détruit dans l'incendie. La Directrice souhaite une reprise la plus rapide possible de l'activité, les services de la PJJ s'y attellent : "Concernant les biens informatiques et les véhicules, nous sommes en lien avec la Direction Interrégionale, qui va nous apporter dès aujourd'hui des biens informatiques. Les véhicules, ça sera un petit peu plus compliqué, on va certainement partir sur un système de location temporaire, pour permettre aux agents de continuer leur travail d'accompagnement des familles et des jeunes. On met tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre la reprise d'activité pour ces professionnels. Depuis ce matin, quelques agents ont déjà été accueillis sur une autre unité du Service, et pour l'accueil des mineurs, ils sont allés sur un autre site de l'Unité Educative et d'Activité de Jour. 24 mineurs sont accueillis sur cette unité, et c'est important de garantir cette reprise d'activité pour eux."

Géraldine Peltier souligne que "les professionnels et les mineurs ont été particulièrement frappés par la perte de ces locaux, des locaux qu'ils investissent au quotidien, c'était un lieu-ressource pour les professionnels et les mineurs. Notre mission doit continuer malgré les difficultés qu'on rencontre aujourd'hui."

La PJJ a porté plainte, et la ville de Chalon a proposé une solution d’hébergement pour ces services.

Un précédent la semaine dernière

Présent sur les lieux du sinistre, le propriétaire des locaux de bureaux prenait des photos de l'extérieur pour les expertises d'assurance.

Il nous montre les dégâts causés par l'incendie d'un autre véhicule, sur le parking de la PJJ, en nous indiquant qu" 'une voiture avait été brûlée là, il y a une semaine."
Le propriétaire du bâtiment de bureaux a porté plainte.

Y a-t-il un lien entre ce véhicule incendié la semaine dernière et l'incendie des locaux de la PJJ ? La police de Chalon-sur-Saône est en charge de l'enquête.