Il y a onze ans, on repêchait dans la Saône le corps d'Anne-Sophie Girollet, une jeune Mâconnaise de 21 ans. L'énigme est restée entière pendant sept ans. Son meurtrier présumé Jacky Martin est jugé par les assises de Saône-et-Loire à Chalon pendant trois semaines.
Du 13 au 28 septembre 2016, Jacky Martin comparaît devant les assises de Saône-et-Loire pour meurtre précédé d'un enlèvement et d'une détention arbitraire. Cet homme est accusé d'avoir enlevé et tué Anne-Sophie Girollet, le 19 mars 2005 à Mâcon.
Cette étudiante en médecine regagnait sa voiture après son gala de danse quand elle a été kidnappée. Quelques jours plus tard, le véhicule puis le corps de la jeune femme sont repêchés dans la Saône. Anne-Sophie Girollet est morte par suffocation. Le désordre vestimentaire laisse supposer qu'elle a été victime d'agression sexuelle.
L'ADN comme clé de l'énigme
De l'ADN est relevé non seulement dans l'habitacle mais aussi - on l'apprend aujourd'hui - sur le corps de la victime. Mais à l'époque, les analyses ne permettent pas de remonter jusqu'à l'auteur du meurtre. Les différentes traces sont trop ténues : le profil ADN cible un homme - c’est certain - mais il est incomplet.
L'enquête est au point mort malgré les nombreuses investigations (enquête de voisinage, interrogatoires, exploitation de données téléphoniques). Ce n'est qu'en 2012 que les progrès scientifiques rendent possibles de nouvelles expertises. Une concordance est alors trouvée avec Jacky Martin, une quinquagénaire déjà connu des services de police pour vols et violences.
Jacky Martin nie les faits qui lui sont reprochés
Son nom n’est apparu à aucun moment dans l’enquête. Jacky Martin est interpellé à Mâcon dans la foulée. L’homme nie d’emblée les faits qui lui sont reprochés. Comment explique-t-il la présence de son ADN sur la scène de crime ? Selon la procureure de la République de Mâcon, il variera dans ses explications en changeant régulièrement de versions tout au long de la procédure. Les trois semaines de procès à venir permettront peut-être de mieux cerner sa défense. Jacky Martin encourt la réclusion à perpétuité.
Le reportage d'E. Bezin, R. Liboz, E. Monnier, S. Françoise et C. Gaillard (montage : Rachel Nectoux) :