Ils savent qu'ils sont chanceux. Les forains ont obtenu, de la part de la préfecture de Saône-et-Loire, l'autorisation de s'installer à Chalon-sur-Saône en cette fin d'année. Le maire, Gilles Platret, a appuyé cette initiative.
Patrick et son carroussel, c'est une histoire d'amour qui dure depuis 35 ans. Il ne s'imaginait pas ne pas pouvoir le retrouver cette année. Alors qu'ailleurs en France, les marchés de noël sont absents, la préfecture de Saône-et-Loire a autorisé le maintien de la fête foraine de Chalon-sur-Saône. Mais des conditions bien strictes doivent être respectées. "Nous condamnons les places mitoyennes pour éviter que les enfants soient côte à côte" rappelle notamment Patrick. Il est "soulagé" d'avoir pu rouvrir le 5 décembre.
Les forains soutenus par le maire
"Comme tous les commerçants, c'est dur de ne pas pouvoir travailler. C'est une bonne chose de pouvoir reprendre son activité." Les fêtes de fin d'année représentent environ 40 % de son chiffre d'affaires. "Sans ce marché de Noël, ça aurait été difficile" conclut-il.
Pour Gilles Platret, maire LR de Chalon-sur-Saône, "c'était important de maintenir le village de Noël. On traverse une période difficile [...] Il y a une montée de l'isolement qui ne doit pas être négligée. " Il ajoute que les forains sont "un secteur économique. Ce sont des familles derrière, il ne faut jamais l'oublier. Ils font vivre la ville."
Une bulle d'air, mais jusqu'à quand ?
Le monde de la fête foraine a déjà été mis à l'arrêt en mars lors du premier confinement. Ils ont retrouvé leur public fin juin... avant d'être de nouveaux arrêtés à la mi-octobre.
La décision commune de la préfecture et de la mairie de Chalon tombe à pic pour les forains. Mais Monsieur Hayoun, forain, nuance : "Notre secteur est impacté et nous ne savons pas comment nous aller redémarrer en 2021. Certains maires ont déjà annulé des manifestations pour juin 2021. " Les aides versées par l'État en suffirait pas. "On se demande dans quelle case on est... Moi je suis considéré comme parc d'attractions/parc à thèmes. Mais on m'a interdit de travailler alors que les grands parcs d'attraction sont ouverts" ajoute Monsieur Hayoun.
Le reportage de L. Malval, G. Talon et R. Nectoux :