"On va mettre des mois pour se relever" : à Crissey, une usine de biocarbones ravagée par les flammes

Un violent incendie a touché l'entreprise La Carbonerie, à Crissey (Saône-et-Loire) dans la nuit du 26 au 27 février. Plus de 70 pompiers ont dû intervenir pour maîtriser les flammes. Les dégâts sont considérables pour l'entreprise spécialisée dans la production de biocarbones pour l'industrie.

70 pompiers mobilisés dans des conditions climatiques difficiles, plus de 60 tonnes de biocarbones parties en fumée, une entreprise à l'arrêt pendant plusieurs mois. C'est le triste bilan après l'incendie ayant touché La Carbonerie à Crissey (Saône-et-Loire). L'entreprise de biochimie est spécialisée dans la fabrication de produits biocarbones (poudres et granulés) à partir de biomasse, pour le secteur industriel.

L'alerte a été donnée vers 2h du matin lundi 27 février. Les flammes progressaient alors à grand pas. Le danger : que l'incendie se propage aux autres entreprises à proximité. Ce scénario catastrophe a été évité grâce à l'intervention rapide des sapeurs-pompiers, venus en nombre.

L'intervention a néanmoins été difficile, à cause de conditions climatiques déplorables. "La météo ne nous a pas aidé, témoigne le lieutenant-colonel Patrick Prudon, chef de colonne au SDIS 71. On a fait face à de fortes rafales de vent et un grand froid. Ces températures basses ont provoqué le gel partiel des eaux d'extinction sur les chaussées".

Les soldats du feu n'ont malheureusement pas pu empêcher la perte de 60 tonnes de matières premières biocarbonées et la destruction d'une grande partie de l'entrepôt de La Carbonerie. Vers 11h, des flammes étaient toujours présentes.

Pour Jean-Christophe Léger, le président de l'entreprise, ce sont 20 ans de travail qui sont partis en fumée au pire des moments. En effet, le marché pour ce substitut écoresponsable au charbon est en pleine expansion, utilisé par l'industrie pour produire des peintures ou du caoutchouc .

"On était dans la 3e phase de développement de l'entreprise. Les marchés étaient enfin mûrs pour le développement durable et le crédit carbone. On était dans l'air du temps, car c'est justement notre fond de commerce : nos produits biosourcés remplacent les produits pétro-sourcés" explique le propriétaire, abattu.

On travaille avec des charbons. Donc la réinflammation est le problème principal dans le métier, car même refroidi, la matière peut reprendre feu

Jean-Christophe Léger, président de La Carbonerie

Dans ce secteur de production, l'incendie est un risque majeur et connu : "On travaille avec des charbons. Donc la réinflammation est le problème principal dans le métier, car même refroidi, la matière peut reprendre feu" détaille Jean-Christophe Léger.

Une enquête est en cours pour déterminer l’origine exacte du sinistre. A première vue, le départ de flammes serait accidentel. Aucune victime n'est à déclarer, mais les dégâts matériels sont eux très importants. Selon l’exploitant, il faudra plusieurs mois pour relancer la production du site qui emploie 4 salariés : "Par rapport à mon projet d'industrialisation, c'est un vrai coup d'arrêt. Il faudra vraiment que je réfléchisse pour me relever".

Avec Alexandre Baudrand

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