Pollution : les résultats surprenants de la qualité de l'air de cette crèche

La qualité de l’air dans la crèche "Le Grand Jardin" située à Chalon sur Saône est proche de celle de l’air que l'on respire à la montagne. Ce sont les résultats d'une récente analyse réalisée dans cet établissement. Le bâtiment a bénéficié d’une éco-construction, fait de bois et de paille. Il avait été inauguré en février 2023.

C'est une nouvelle qui devrait ravir les parents soucieux de l'environnement dans lequel grandissent leurs enfants. La qualité de l'air intérieur de la crèche le Grand Jardin à Chalon-sur-Saône est proche de celle de l'air de la montagne. Ce sont les conclusions d'une récente étude menée par l'entreprise Tennen, spécialisée dans la qualité de l'air et l'analyse des matériaux.

Cette structure pouvant accueillir jusqu'à 24 enfants avait été inaugurée en février 2023. Dans ce bâtiment, la qualité de l'air a été considérée dès la conception : “On a choisi d’être accompagné pendant tout le projet avec un laboratoire pour valider ou non les matériaux en fonction de leur composition et de ce qu’ils diffusent dans l’air intérieur”, explique Emmanuel Dupont, architecte du bâtiment à l'atelier Zéro Carbone. “On est dans un intérieur, donc l’air reste et absorbe”.

“Les murs ont été totalement isolés avec de la paille. Les finitions sont faites avec des enduits de terre crue”, précise Emmanuel Dupont, “ce qui permet d’avoir une bonne isolation et de réguler la vapeur d’eau qui rentre et qui sort du bâtiment”.

Moins de produits polluants

Les bois utilisés viennent du Morvan  avec une essence locale : le Douglas. Le tout sans formaldéhyde. Une substance cancérigène que l’on retrouve généralement dans les colles. Les tests réalisés en juin 2024 révèlent que « la somme des composés organiques volatils sous surveillance retrouvés dans l’air est très proche de l’indice de référence dit l'air de montagne", précise Grégoire Faulin, du laboratoire Tennen qui a effectué les prélèvements.
Ces données se réfèrent à une biosphère en Suisse, reconnue par l'UNESCO. "Elle est basée à 2000 mètres d'altitudes et à 30 kilomètres de toute habitation".

Ce projet, voulu innovant par l’agglomération châlonnaise, a mis plus de sept ans à voir le jour. “Parmi les matériaux que l’on a utilisés, on a enlevé tous ces produits polluants qu’on peut avoir dans les peintures dans les sols, dans les colles”, se félicite Sébastien Martin, le président de l'agglomération du Grand Chalon.

On a un niveau de qualité de l'air type air de montagne alors que Chalon sur-Saône culmine à 300m d’altitude.

Sébastien Martin, président de l'agglomération du Grand Chalon

“En règle générale, la qualité de l’air intérieur est souvent très médiocre par rapport à la qualité de l’air extérieur” précise-t-il. D'autant plus que la crèche est installée sur un axe très passant, dans le quartier du Stade, tout proche de Champforgeuil.

Exit les perturbateurs endocriniens

Aujourd’hui la qualité de l’air intérieur est devenue une préoccupation de santé publique. Pour assurer la prévention sanitaire des enfants et des agents, l’attention s’est également portée sur le mobilier et les jouets utilisés. “Principalement des jeux en bois, même s'il reste des jeux en plastique”, selon Cathy Marino, coordinatrice de secteur à la direction petite enfance du Grand Chalon. “On fait attention aux matériaux que l’on donne aux enfants, par exemple il n’y a plus de paillettes ou de peintures qui étaient pleines de perturbateurs endocriniens.”

La vaisselle est en verre ou en inox, on n’a plus de vaisselle en plastique.

Cathy Marino, coordinatrice à la direction Petite Enfance du Grand Chalon

Au quotidien, le ménage est fait avec un nettoyeur vapeur ou avec du savon noir. Et avant même l'ouverture de la structure, “on a laissé les meubles dégazer pour qu’ils puissent être le plus sains possible avant que les enfants n’arrivent," précise Cathy Marino.

Au total, le projet a coûté près de 2 millions et demi d’euros. C’est la troisième crèche depuis dix ans dans l’agglomération châlonnaise, même si toutes n’ont pas ce niveau d'écoconstruction. “On espère que ça servira ailleurs dans d’autres villes” conclut Sébastien Martin.