Pourquoi les épiceries de nuit sont dans le collimateur des pouvoirs publics en Sâone-et-Loire

Un arrêté préfectoral interdit depuis une semaine la vente d'alcool après une heure du matin aux épiceries de nuit de Saône-et-Loire. Un coup dur pour ces commerces et particulièrement ceux de Chalon-sur-Saône.

Les épiceries de nuit sont dans une ligne de mire, celle des pouvoirs publics qui veulent par le biais d'un arrêté préfectoral, limiter la vente de boissons alcoolisées après une heure du matin en Saône-et-Loire.

Coup dur pour les épiciers de nuit

Avec la mise en place de l'arrêté préfectoral, les épiciers de nuit de Saône-et-Loire accusent une perte de chiffre d'affaires, comme l'explique Julien Jouvenceaux, épicier à Chalon-sur-Saône : "J'ai pas encore fait les calculs, je vois par rapport aux chiffres que je fais d'habitude, c'est pas les mêmes. En plus c'est des périodes qui sont un peu plus fraîches, ça met encore un coup au chiffre d'affaires."

Le 18 octobre dernier, la préfecture de Saône-et-Loire publie un décret modifiant l’heure d’interdiction de vente d’alcool dans les débits de boisson à emporter : auparavant fixée à trois heures du matin pour les épiceries de nuit, elle est ramenée à une heure du matin.

Pour Marwan qui vient à peine d’ouvrir son commerce, c'est une catastrophe : « Nous, à la base, quand on ouvre notre commerce, c’est pour la vente d’alcool : on passe une formation qui nous autorise à vendre de l’alcool de 22 heures à 8 heures du matin. Ça fait à peine un mois et demi que je suis ouvert et je suis déjà impacté. Ça fait mal… Si j’avais su, je serais resté dans mon ancien travail. Je n’aurais pas ouvert ce commerce, avec tout ce qui se passe. » 

Des règles appelées à se durcir

Le calvaire des 6 épiceries de nuits de Chalon-sur-Saône est loin d’être terminé : le maire (LR) Gilles Platret envisage d’aller plus loin que l’arrêté préfectoral : "Je vais durcir encore la réglementation, à l’échelle de Chalon-sur-Saône, comme la loi m’en donne la possibilité, pour ramener du calme. Je suis pour la liberté commerciale mais quand le commerce est générateur de troubles, et que vous êtes un voisin du commerce, que vous vivez au-dessus ou à coté et que vous passez une partie de la nuit avec des gens alcoolisés qui viennent se ravitailler ici, ça n’est pas acceptable !"

Des troubles à l'ordre public pour lesquels les épiciers se disent injustement accusés. Pour eux, leur activité rend avant tout service, comme l'explique une cliente : "Ça risque de faire fermer les épiceries et puis les gens comme moi qui travaillent et qui ne peuvent accéder aux magasins avant 20 heures et bien on sera embêtés, il y a des choses dont on ne pourra pas s’approvisionner le soir et c’est embêtant je trouve !"

En attendant des nuits meilleures, certains épiciers préfèrent baisser le rideau plus tôt. De plus, une pétition contre l’arrêté préfectoral est lancée. Les commerçants envisagent aussi des recours auprès du Tribunal administratif de Dijon.