Le premier jour du salon de l'agriculture 2023 a été marqué par une forte affluence, mais surtout par un grand nombre de visiteurs très alcoolisés.
Comme chaque année, le coup d'envoi du salon de l'agriculture attire les foules, et il est difficile de se frayer un chemin dans les allées. Mais cette année 2023, l'ambiance était étrange, de l'aveu de tous les habitués du salon. En cause : de nombreux visiteurs très alcoolisés, davantage que les autres années.
"A 9h30, ils buvaient du rouge"
Dans le Hall 3, celui des Régions et notamment de la Bourgogne-Franche-Comté, les négociants et producteurs de vins sont ici pour parler de leurs produits. Mais ce samedi 25 février, difficile de se faire comprendre. "C'est un peu compliqué, je trouve que ça devient une beuverie", déplore Bruno Merlin, de la maison Henri Maire dans le Jura.
"Ça m'ennuie parce qu'on est sur du très haut de gamme niveau vins, et on a beaucoup de mal à les présenter à des gens qui viennent juste pour se saouler."
Bruno Merlin
Un avis partagé par Richard Guérin, producteur de vins de Bourgogne. "Il faut respecter les gens qui font leurs produits, rien n'est gratuit dans la vie. Ces personnes-là doivent comprendre que c'est important d'écouter et pas de boire pour boire !"
"Le salon a ouvert à 9 heures, une demi-heure plus tard ils étaient déjà en train de boire du rouge", confirme un troisième exposant. Tous nous le confirment : ils s'attendaient à voir des gens boire beaucoup, surtout le premier jour, mais les années précédentes, le phénomène n'était pas de cette ampleur.
La directrice du Salon de l'agriculture, Valérie Le Roy déplore ce qui s'est passé samedi soir. “On appelle nos exposants à maintenir une dimension à la fois festive et familiale. Cela passe par réguler la vente d’alcool, un rappel à la loi et une communication qui est la SIA’ttitude” précise Valérie Le Roy.
"Il n'y avait plus que des jeunes qui buvaient. C'est trop."
Et de fait, les équipes de France 3 Bourgogne-Franche-Comté ne peuvent que confirmer ce constat : à la fermeture du salon peu après 19 heures, on croise encore des visiteurs titubant, bouteille à la main, parfois tous seuls, totalement saouls. Dans les allées, des cadavres de bouteilles jonchent le sol, la moquette est souillée par des taches d'alcool, des centaines de cartons de vin vides s'amoncellent.
Les agents du CENECA (centre national des expositions et concours agricoles), organisateurs du salon de l'agriculture, sont eux-même surpris de l'ambiance cette année. "On se croirait au Hellfest, ce n'est pas possible", confie une agente pourtant mobilisée depuis 20 ans sur le salon. "Il faut qu'on réfléchisse à comment faire à l'avenir. Là, à 16 heures, il n'y avait plus de familles, elles étaient toutes parties et il n'y avait plus que des jeunes qui buvaient. C'est trop."