Le verdict est tombé. La cour d'Assises de Saône-et-Loire reconnait Catherine de Conto coupable d'avoir volontairement donné la mort à son fils de 8 ans en 2018. Elle écope de 16 ans de réclusion criminelle. Un verdict nettement en dessous des réquisitions du procureur qui demandait 25 ans.
Il aura fallu 6 heures aux jurés pour s'accorder sur une peine. Ce vendredi 18 décembre, peu avant 23 heures, Catherine de Conto est reconnue coupable d'avoir volontairement donné la mort à son fils de 16 ans. Elle est condamnée à 16 ans de réclusion criminelle.
La fille de l'accusée et l'association "Enfance et partage" qui s'étaient constituées parties civiles vont recevoir respectivement 14 000 euros et 1 euro symbolique.
En février 2018, à Saint-Rémy (Saône-et-Loire), le garçonnet de 8 ans était retrouvé mort étouffé, dans sa chambre. Après avoir longtemps rejeté la responsabilité de cette mort, lundi, au premier jours de l'audience, Catherine de Conto avait finalemennt reconnu avoir tué son fils Luca. Elle n'était cependant pas parvenue à expliquer son geste.
Le resumé de la journée :
22h40. Après plus de 6 heures de délibération, les jurés rendent leur décision. Catherine de Conto est reconnu coupable d'avoir volontairement donné la mort à son fils de 8 ans en 2018. Elle est condamnée à 16 ans de réclusion criminelle. Une peine très en dessous des réquisitions. L'avocat général avait demandé une peine de 25 ans de prison.
Cette décision intervient au cinquième jour d'un procès qui n'aura pas permis d'apporter toutes les réponses.
17 heures. Les jurés sont actuellement en cours de délibération. Le verdict est attendu dans la soirée ou dans la nuit, au plus tard. Catherine de Conto encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
16h30. La meurtrière présumée s'est vu accorder une dernière fois la parole, par la présidente de la cour d'assises. « Je redemande pardon à tout le monde. A ma famille, ma fille, la police et tous les gens qui se sont investis dans cette affaire. Je leur demande pardon », implore Catherine de Conto.
15h30. L'avocat de Catherine de Conto, maître Estève, prend la parole. Le conseil s'emploie à rappeler le caractère insupportable du meurtre. Il rappelle que sa cliente a déjà reconnu le crime : « C'est un acte monstrueux. Elle en est d'accord. Elle le sait ». Maître Estève ajoute : « Cette réalité est insupportable pour elle ». Pour l'avocat, sa cliente « ne sait pas pourquoi elle a commis ce meurtre. Il y a des hypothèses, mais quoi qu'il en soit ses hypothèses sont toujours de l'ordre du psychique, de l'inconscient ».
Au vu des réquisitions, il fait un parallèle avec l'affaire Fiona, à Clermont-Ferrand. Une « affaire monstrueuse », avec de la maltraitance : « Berkane Maklouf a pris 18 ans et la mère, Cécile Bourgeon, 20 ans ». L'avocat de l'accusé tente de convaincre la cour : « Ça n'a rien à voir avec ce qui nous concerne aujourd'hui. Cette femme, Catherine, était une bonne mère. Son fils c'était tout pour elle ».
Mère "meurtrière" et "narcissique"
15 heures. L'avocate générale requiert « 25 ans de réclusion criminelle et 10 ans de suivi socio-judiciaire », pour punir cet « odieux » crime. « Il faut la condamner fermement car elle a ôté tragiquement la vie à Luca. Il faut absolument tenir compte que Luca était un enfant, et que le meurtrier est sa propre mère. Celle qui était censée le protéger, est celle qui a décidé de l'étouffer dans son sommeil », tonne l'avocate générale. Elle appuie son propos : « La société attend des parents, qu'ils protègent leurs enfants ».
« Il faut la condamner fermement car elle a ôté tragiquement la vie à Luca. Il faut absolument tenir compte que Luca était un enfant, et que le meurtrier est sa propre mère. Celle qui était censée le protéger, est celle qui a décidé de l'étouffer dans son sommeil"
L'accusation dépeint Catherine de Conto comme « narcissique ». D'après la magistrate, « elle ne pleure pas sur le sort de Luca, mais plutôt sur son propre sort, à se trouver dans le box des accusés ». Parmi le public, le père de Charlène et ex-compagnon de Catherine de Conto évoque une peine « juste, mais qui ne ramènera pas Luca : le mal est fait ». L'homme n'est pas le seul à souffrir de ce crime.
Douleur inconsolable pour la demi-soeur
12 heures. L'avocate des parties civiles rappelle que Charlène, la demi-soeur de Luca, continue de souffrir de l'absence du jeune homme. Concernant Catherine de Conto, maître Ravat-Sandre ne mâche pas ses mots : « sa seule volonté était de tuer Luca ».
Elle ajoute que « Luca s’était confié quelques mois plus tôt auprès de sa demi-sœur Charlène, en racontant cette histoire de couette où il avait l’impression d’étouffer. La mère a ensuite expliqué à Charlène que c’était un jeu ». Dans sa plaidoirie, l'avocate des parties civiles n'entendait toutefois pas « pointer du doigt » Catherine de Conto. Elle voulait faire en sorte que les jurés ne considèrent pas cette femme comme une « mère parfaite, bien sous tous rapports ».