Le transporteur routier allemand Hegelmann, basé à Châtenoy-le-Royal (Saône-et-Loire), a pris possession, mercredi 12 juin, de ses premiers camions domiciliés en France, indispensables pour développer son activité dans ce pays sans être contraint par les règles européennes régissant le cabotage.
D'ici fin 2019, la filiale française du transproteur Hegelmann, groupe familial allemand, entend acquérir une cinquantaine de poids lourds et embaucher de 70 à 100 chauffeurs, a indiqué à l'AFP son directeur général Edgars Birovs.
Hegelmann est présent en France depuis 2017. Il a installé son site principal à Châtenoy-le-Royal, dans la banlieue de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et va ouvrir deux nouvelles plates-formes logistiques à Calais (Pas-de-Calais) et Avrainville (Essonne).
En manque de routiers
Jusqu'ici, il a investi en France 4,7 millions d'euros, ce qui lui permis de créer une trentaine d'emplois. "Nous allons en créer beaucoup plus", a assuré le responsable. Seul bémol: la difficulté à recruter des chauffeurs. En Allemagne, il en manque 50 000 et en France, "c'est à peu près pareil", a-t-il relevé.À Châtenoy-le-Royal, où il s'est installé sur un site à l'abandon depuis "au moins quatre ans", le groupe a consacré 500 000 euros pour refaire les installations. Le groupe négocie en outre l'achat d'une parcelle voisine pour étendre le site et va y agrandir ses bureaux.
Le transporteur cherche par ailleurs à acquérir trois nouveaux sites, faisant fonction de parking, de site de stockage et de garage dans les régions de Toulouse, Limoges et Orange, a précisé M. Birovs.
Très implanté en Europe de l'Est, Hegelmann n'entend pas se développer en France avec une offre low cost, bien au contraire. "Nous n'obtenons pas nos commandes en abaissant les prix. Nous croyons fermement que tous ceux qui contribuent au dumping font quelque chose de mal", a souligné M. Birovs dans son discours inaugural prononcé à Châtenoy-le-Royal.
Présent dans quinze pays
Les chauffeurs du groupe bénéficient en France d'un contrat de droit français. Ils conduisent des camions récents (d'un âge moyen de 2 à 3 ans), le plus souvent exploités avec deux chauffeurs. Pour garantir sa fiabilité, le groupe effectue un contrôle technique du véhicule après chaque voyage.Créé en 1998 par trois frères artisans-chauffeurs routiers, Hegelmann gère aujourd'hui une flotte de 2 500 poids lourds qu'il entend porter à 4 000 "à l'horizon 2020". Au départ spécialisé dans les transports spéciaux, le groupe de 4 000 salariés a depuis élargi la palette de ses prestations.
Hegelmann est désormais présent dans quinze pays. Depuis quatre ans, il a connu une croissance d'environ 50% par an et prévoit toujours "une croissance significative au cours des prochaines années". Le groupe s'est fixé pour ambition de réaliser pour 80 millions d'euros d'activité dans l'Hexagone en 2023, grâce notamment à son nouveau bureau commercial de Toulouse.