Face à la pénurie de masques et de gels hydroalcooliques, les entreprises de la région s'adaptent. Le secteur textile de Saône-et-Loire se met à produire des masques, les liquoristes de Côte-d'Or donnent de l'alcool aux professionnels de santé.
La pandémie de coronavirus, et la pénurie de masques ou de gels hydroalcooliques qui en découle, fait réagir les entreprises de la région. En Saône-et-Loire, les ateliers Gauthier, qui fabriquent habituellement des chemises, ont débuté la production de masques dès ce vendredi 20 mars.
"On a arrêté le reste et on s'est mis à faire ça. On avait les matières en stock donc on a pu réagir", détaille Bernadette de Saint-Jean, directrice générale de l'entreprise installée à Chalon-sur-Saône. "On a proposé plusieurs matières à l'hôpital et ils ont validé une triplure 100% coton. C'est une matière non-collante, c'est ce que l'on met dans les cols et les poignets. Il y a du blanc et aussi une autre couleur, on fait toujours deux couleurs pour ne pas confondre l'intérieur de l'extérieur."
Une vingtaine de personnes, l'effectif habituel de l'entreprise, travaille à la confection des masques. "Ce sont des masques de protection, pas spécifiquement chirurgicaux ou FFP2", précise Bernadette de Saint-Jean.
400 masques par jour
Les entreprises du secteur textile de Saône-et-Loire ont été sollicitées par le Medef 71, le Grand Chalon ou la préfecture pour aider le secteur de la santé. Aux ateliers Gauthier, on estime pouvoir produire 400 masques par jour. Pour tenir dans la durée, l'entreprise doit être réapprovisionnée en matière première. "Notre fournisseur allemand va faire des efforts […] Comme c'est humanitaire, il va nous dépanner d'ici le début de semaine prochaine", indique la directrice générale de l'entreprise.À Saint-Vallier, près de Montceau-les-Mines, la fabrique de collants Gerbe compte elle aussi participer à l'élan de solidarité et produire également des masques. Mais elle manque de matière première, celle utilisée pour les collants ne convient pas à la production de masques. "À la base, on part d'un fil donc on n'a pas de métier qui nous permettrait de tricoter une matière qui soit suffisamment efficace", détaille la direction. Mais l'entreprise assure avoir les compétences et le personnel adéquat. Elle espère pouvoir démarrer dans le courant de la semaine prochaine une fois approvisionnée avec la matière première adaptée.
De l'alcool pour fabriquer du gel
En Côte-d'Or, ce sont notamment les liquoristes qui se mobilisent. Comme l'indique L'Usine Nouvelle sur son site, les professionnels du cassis ont accepté de livrer mille litres d'alcool aux pharmacies de la région pour leur permettre de fabriquer du gel hydroalcoolique.
"On a la quantité nécessaire et il est logique que nos entreprises participent à l’effort collectif quand les pharmaciens ont du mal à mobiliser de l’alcool", indique à L'Usine Nouvelle François Battault, dirigeant des cassis Boudier et président du syndicat des fabricants de cassis de Dijon, qui regroupe les entreprises Védrenne, Boudier, Briottet et l’Héritier Guyot. La première livraison a eu lieu le 18 mars, selon le titre de presse spécialisée. Et d'autres pourraient suivre si nécessaire.Lejay Lagoute indique par ailleurs sur Facebook ce vendredi 20 mars avoir livré 7500 litres d'alcool à 96% à l'hôpital de Dijon, là aussi pour permettre de fabriquer du gel hydroalcoolique.
Des écrans en plexiglas pour protéger les caissières
Dans l'Yonne, l'entreprise HMI installée à Monéteau produit habituellement du mobilier pour les professionnels et la grande distribution. Les employés fabriquent désormais des écrans en plexiglas qui sont placés devant les caisses des supermarchés pour protéger les caissières. L'entreprise prévoit d'équiper plus de 15 000 points de vente dans les prochaines semaines.Des écrans similaires ont également été fournis gracieusement à l'hôpital d'Auxerre pour les espaces d'accueil.