Le 30 mai 1993, Mikhaïl Gorbatchev était invité en Bourgogne par François Mitterrand, à l'occasion du pèlerinage habituel de la Pentecôte du président français à Solutré. Une visite "privée", non politique, pour se rendre à Cluny et au château de Cormatin (Saône-et-Loire).
Mikhaïl Gorbatchev s'est éteint mardi 30 août 2022 à l'âge de 91 ans. L'homme de la "perestroïka" (la reconstruction politique) et de la "glasnosk" (transparence) a réformé l'Union Soviétique dès 1985. En démissionnant le 25 décembre 1991, il mettait fin à l'URSS. Les années qui ont suivi ont été pour lui celles des "années Gorby", multipliant les voyages en dehors de la Russie.
L'archive de la visite de M.Gorbatchev le 30 mai 1993
Une visite "privée" en France entre le 28 mai et le 2 juin 1993
C'est en compagnie de son épouse Raïssa que l'ex-président russe s'était déplacé en France fin mai 1993. Une tournée d'invitations et d'interviews sur les médias français était prévue, et l'ex-président a été accueilli à Cluny par François Mitterrand, pour effectuer une visite de l'Abbaye et de l'Ecole Nationale des Arts et Métiers.
Peu de politique avait été évoquée lors de ce déplacement, l'invitation de François Mitterrand était plutôt à titre privé. Le président français effectuait ce week-end son traditionnel pèlerinage de Pentecôte avec, dans la matinée, l'ascension de la colline de Solutré, avec sa famille et amis (Pierre Bergé, Roger Hanin, Pascal Sevran, Jack Lang...)
La Perestroïka
Néanmoins, Mikhaïl Gorbatchev, lors de la visite du jardin du château de Cormatin, s'était permis une réflexion sur la perestroïka : "après tout ce que j'ai vécu au cours des années de la Perestroïka, ce n'est pas en vain que quelqu'un a dit que 'la révolution dévore ses enfants' !"
Une phrase qui résonne, car à la fois acteur et victime de la fin de l'URSS, il n’a pas pardonné à Boris Eltsine d’avoir dissous l’Union soviétique et proclamé l’indépendance de la Russie. Il estime que c’est le putsch des conservateurs du Parti en août 1991 qui l’a empêché, lui, Mikhaïl Gorbatchev, de parvenir à l’accord politique qu’il était en train de négocier avec les responsables des autres Républiques soviétiques.
Cette visite mettait fin à un week-end de détente du président français, qui entamait le lendemain le 61ème sommet franco-allemand avec le Chancelier Helmut Kohl à Beaune.