Depuis le début de l'été, le nombre de cairns, ces empilements de pierre d'une dizaine de centimètres, ne font qu'augmenter. Ces monuments ont des conséquences majeures sur la faune et la flore locale. Exemple au Grand Site de France Solutré-Pouilly-Vergisson (Saône-et-Loire).
La majorité des touristes qui visitent le Grand Site de France Solutré-Pouilly-Vergisson (Saône-et-Loire) passe à côté sans s'en soucier. Certains remarquent tout de même que les cairns, ces empilements de pierre d'une dizaine de centimètres, sont de plus en plus présents sur le site.
Pourtant, ces constructions posent de vrais problèmes pour les écosystèmes. "Cela détruit l'habitat de dizaines voire de centaines d'animaux, comme des lézards ou des serpents. Cela les fait fuir et ils ne reviennent plus," explique Stéphanie Beaussier, gestionnaire du patrimoine naturel et du paysage de ce site.
Le Grand Site de Solutré n'est pas le seul à subir ce problème. De nombreux territoires bretons ont adopté des arrêtés d'interdiction pour éviter la construction de ces monuments sur le littoral. L'impact n'est pas seulement ressenti sur la faune et la flore. Les infrastructures peuvent également être mises à mal.
À Solutré, par exemple, certains individus utilisent des bouts de murs qui longent les sentiers afin d'ériger leurs sculptures. Chaque jour, des agents sont donc mobilisés pour reconstruire ces infrastructures. D'autres patrouillent sur tout le site pour détruire ces structures et sensibiliser les visiteurs.
Des touristes compatissants
Certains visiteurs comprennent la destruction de ces cairns. D'autres sont plus dubitatifs. "Ils peuvent nous poser des questions car ils trouvent cela beau. On leur explique toutes les conséquences derrière tout cela. Généralement, ils comprennent parfaitement," explique Zoé Hergott, agent de patrouille depuis trois ans sur ce site.
Les visiteurs croisés sur place sont du même avis. "Il faut protéger ce site. Ces agents permettent de sensibiliser tous les passants. Cela permet de voir que toute cette région est riche parce que c'est à chacun d'entre nous de faire attention à notre environ," lance Benjamin, touriste venu de Belgique.
Pour l’heure, aucun verbalisation n’a été délivré mais selon le code l’environnement, l’atteinte à la biodiversité est un délit passible d’un an emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.