Un électricien vient d'être mis en examen après l'incendie qui a coûté la vie à trois enfants, frères et sœurs, originaires du village de Couches en Saône-et-Loire, annonce le parquet.
Le drame avait horrifié la France, à la veille de Noël : une famille réunie dans une maison secondaire en Normandie, un incendie qui se déclare au milieu de la nuit, et le terrible bilan de trois enfants décédés. Louise, Jules et Alice, trois frères et sœurs originaires du village de Couches, en Saône-et-Loire. Trois semaines après, on apprend ce mardi 10 janvier qu'un électricien vient d'être mis en examen pour "homicides involontaires", indique l'AFP à la suite d'une conférence de presse du procureur de la République d'Évreux.
Il est intervenu plusieurs fois dans la maison avant le drame
"Les auditions des propriétaires de la maison permettent d'établir que les plombs ont sauté à plusieurs reprises les jours précédant l'incendie et que l'électricien est intervenu le mardi précédent, le 20 décembre. Les plombs ont sauté lorsqu'ils ont branché une friteuse, un aspirateur...", détaille le procureur Rémi Coutin.
Le 5 janvier, l'électricien domicilié dans le secteur, âgé de 55 ans, inconnu de la justice, a été placé en garde à vue. "Au cours de ses auditions, il reconnaît être intervenu à plusieurs reprises ces derniers temps dans la maison", explique le magistrat. L'homme a été mis en examen le 6 janvier pour "homicides involontaires, blessures involontaires ayant entraîné une ITT inférieure ou égale à trois mois et destruction involontaire du bien d'autrui par incendie". Le mis en cause "apparaît effondré" par le drame, note le procureur.
Le parquet et le juge d'instruction "ont estimé qu'il y avait des indices graves et concordants permettant de mettre cet homme en examen, mais le dossier va être très complexe", précise Rémi Coutin. Placé sous contrôle judiciaire, l'électricien encourt une peine de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
La piste d'un dysfonctionnement du tableau électrique
Dans leur rapport, les techniciens en identité criminelle ont estimé qu'une défaillance du tableau électrique ou de ses périphériques, qui se trouvait dans la pièce principale, "était la cause privilégiée de l'incendie", selon le procureur, précisant que le détecteur de fumée n'avait pas fonctionné. Selon les autopsies, les deux enfants retrouvés sans vie dans une chambre à l'étage "sont décédés par inhalation des fumées toxiques avant d'être atteints par les flammes. Ces mêmes fumées ont entraîné la perte de connaissance de la troisième victime ainsi que son décès par la suite", a précisé le procureur.
D'après un expert incendie mandaté par la justice, "seul un arc électrique issu du tableau a pu provoquer la fusion des câbles qu'il a constatée", et cet arc électrique "aurait pu projeter des étincelles sur le canapé situé juste en dessous et entraîner ainsi le départ de feu".
Une cagnotte lancée pour perpétuer la mémoire des victimes
L'incendie, qui a eu lieu dans la nuit du 23 au 24 décembre, avait causé la mort de trois enfants d'une même famille : Louise, 13 ans, Jules, 11 ans et Alice, 7 ans, originaires de Couches en Saône-et-Loire.
L'incendie s'est déclaré en plein milieu de la nuit, les pompiers ont été alertés vers 3h45. Dans la maison, une résidence secondaire, il y avait l'arrière-grand-mère, un couple de grands-parents (propriétaires de la longère), deux parents et leurs deux enfants ainsi que les trois victimes originaires de Couches. Leurs parents n'étaient pas sur place.
La semaine dernière, des proches de la famille ont lancé une cagnotte en ligne pour financer des causes qui étaient chères aux trois enfants : la nature, le sport, les animaux.
