Depuis des années, les habitants du quartier du Tennis se plaignent des trafics de stupéfiants. Un fléau qui s’est amplifié ces derniers mois. La ville promet de nouvelles mesures pour que les dealers ne fassent plus la loi dans les cages d'escalier.
Quelle est la situation dans le quartier du Tennis ?
Allers-retours incessants, affrontements entre bandes rivales, coups de feu… Pour de nombreux habitants du quartier du Tennis, au Creusot, la situation est devenue insupportable."Depuis maintenant cinq mois, l’immeuble qui était très calme est squatté par des dealers et leur commerce. Quand j’entre dans l’immeuble, c’’est insupportable. On voit des déchets de nourriture, il y a des odeurs désagréables d’urine et d’excréments, des restes de drogue", dit un locataire.
En mars dernier, en deux semaines, deux fusillades liées au trafic de drogue ont fait un mort et deux blessés au Creusot et à Torcy. Une marche réunissant habitants et élus avait été organisée afin de demander davantage de moyens pour lutter contre les trafics de drogue et assurer la sécurité des habitants.
Pourquoi le quartier du Tennis est-il devenu un repaire de dealers ?
Mais, depuis, la situation s’est dégradée de nouveau et les trafics ont repris."La forme est nouvelle, nous avons affaire à de gros trafiquants professionnels, très aguerris, armés et qui n’hésitent pas à se faire une guerre entre eux pour pouvoir posséder ce marché avec une clientèle qui vient de très loin" grâce à la gare TGV et la voie rapide à proximité, explique David Marti, le maire PS du Creusot.
"Le Tennis, qui était un quartier enclavé, a fait l’objet de plusieurs programmes de restructuration importants. Cependant, ce quartier classé en « quartier prioritaire de la ville » souffre encore d’un taux de chômage élevé, ce qui favorise le développement d’une économie parallèle et souterraine", ajoute-t-il.
Reportage de Noémie Gobron, Anthony Borlot et Philippe Sabatier avec David Marti, maire du Creusot (PS)
Comment assurer la sécurité des habitants ?
Pour le maire, la suppression de la police de proximité et la réduction importante des effectifs du commissariat de police sont de vrais handicaps.A de multiples reprises, David Marti a alerté les autorités - police et justice - au niveau national.
"Nous avons besoin de forces de police supplémentaires et aguerries, et ce de manière durable. Car, on voit bien qu’en quelques semaines, les trafics se remettent en place."
A son niveau, la ville a pris plusieurs mesures. Les patrouilles et les contrôles d'identités ont été renforcés. Les agents de la police municipale viennent en aide à la police nationale.
A partir du mois d’octobre, 13 caméras vont être installées pour dissuader les trafiquants et surtout pour les identifier.
En effet, les caméras qui vont arriver sont de deux sortes :
-9 caméras permettront de lire les plaques d’immatriculation des véhicules circulant aux abords du quartier du Tennis.
-4 caméras de reconnaissance de personnes seront positionnées aux abords des bâtiments.
Le coût d’installation de ce système de vidéo-protection est chiffré à 140 000 euros.