Une semaine après la mort d'un jeune à Torcy et deux semaines après la fusillade au Creusot au cours de laquelle une adolescente du quartier a été blessée, où en est l'enquête ? Quelles solutions sont apportées au démantèlement d'un trafic de drogue qui dure depuis des années ?
Une dizaine de policiers accompagnés par une équipe cynophile de Mâcon sont intervenus jeudi 7 mars dans le quartier du Tennis au Creusot (Saône-et-Loire) pour des fouilles dans les parties communes, les caves et pour des contrôles d'identité.
Le bilan de cette intervention est très modeste puisque seul 100 grammes de cannabis ont été saisis. Mais l'essentiel est ailleurs. "Le but est bien sûr de trouver du produit, mais aussi de déstabiliser, d'affirmer la présence policière sur ce secteur et de rassurer la population et les locataires", affirme Didier Thibaudin, commandant de police au Creusot.
Les habitants n'osent pas témoigner par peur des représailles mais ils voient le trafic de cocaïne et d'héroïne, surtout, prospérer depuis des années avec des saisies en constante augmentation.
Pour le représentant de l'État dans le secteur, ces saisies sont encourageantes mais elles doivent s'accompagner de mesures pour enrayer la demande notamment pas la vidéosurveillance. "L'entrée d'un collège, d'un lycée ou d'une piscine, on ne doit pas y voir de dealers. Ni les jeunes, ni les parents, personne ne doit voir les dealers. Même si ils sont encore là, qu'ils se cachent, parce que ce qui est interdit doit être caché, précise Eric Boucourt, le sous-préfet de l'arrondissement Le Creusot-Autun. Si c'est au vu et au su de tout le monde, ce n'est plus un interdit et c'est incompréhensible."
Des caméras bientôt à Torcy
Le proviseur du lycée Léon Blum au Creusot explique lui ne pas avoir d'impact visible du trafic à l'intérieur de son établissement. Mais il reconnaît la présence de guetteurs à ses abords. "On voit qu'il y a des regroupements qui se font proche de la gare routière, indique Marc Aubert. On les surveille attentivement depuis notre entrée puisqu'elle la surplombe, sans qu'on soit en capacité de détecter des échanges qui auraient un caractère illicite."Au Creusot, un système de vidéosurveillance n'est pas à l'ordre du jour. La ville de Torcy doit elle être prochainement munie de caméras grâce à un financement à plus de 40 % de l'État.