Plusieurs associations de protection des animaux de Saône-et-Loire se sont réunies en collectif pour alerter sur la prolifération des chats errants. Elles appellent à faire stériliser et identifier les animaux pour éviter leur surmultiplication.
Elle consacre, chaque jour, quatre à cinq heures au nettoyage, à l'alimentation et aux câlins de sa douzaine de chats. Un investissement qui, pour Evelyne Maillot, présidente de l'association "Les Chats du Pilon", n'a rien d'une corvée : "j'ai eu affaire à l'asso il y a quelques années, et je me suis dit qu'une fois en retraite, ce serait une bonne idée de s'occuper des chats. Car pour le faire, il ne faut pas travailler !"
Parmi ses félins, certains sont âgés - comme Voyouze, 20 ans et demi -, d'autres sont encore des chatons - Hercule, lui, n'a que deux petits mois. Leur point commun ? Tous ont été adoptés. Et tous sont logés directement chez Evelyne. "On n'est pas un refuge : les chats qu'on recueille sont directement dans les maisons des membres de l'association", détaille-t-elle.
S'occuper d'autant de chats n'est pas sans conséquences financières. En 2023, le budget vétérinaire s'élevait à environ 22 000 euros. "Et à côté, il y a les budgets croquettes, pâtés... en moyenne, on passe quasiment deux tonnes de croquettes par an." Un coût difficile à supporter pour l'association, malgré une subvention accordée par la ville du Creusot (Sâone-et-Loire) et les dons privés.
Mots d'ordre : identifier et stériliser
En conséquence, et face à l'afflux toujours important de chats errants, plusieurs associations de protection animale se sont organisées en collectif. L'objectif : alerter les pouvoirs publics sur l'urgence de faire respecter l'article L. 212-10 du Code rural et de la pêche maritime. Ce dernier rend obligatoire l'identification des chats avant leur cession.
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"L'identification permet, en cas de perte du chat, de le retrouver", explique Laetitia Conte, présidente de l'association "Les Chats de Saint-Charles". "Et puis surtout, ça permet d'éviter les abandons sauvages. Or à 95%, un propriétaire qui ne fait pas identifier son animal ne le stérilise pas, ce qui engendre des proliférations massives. La stérilisation, c'est indispensable."
Or, la prolifération des chats peut avoir des impacts conséquents sur la biodiversité locale. "Comme il s'agit d'un superprédateur, dès qu'il en arrive dans les campagnes, la petite faune ne survit pas", poursuit Laetitia Conte. "Puis les chats errants, s'ils ne sont pas stérilisés, auront plus tendance à se bagarrer et potentiellement à propager des maladies."
Pour rappel, l'abandon d'un animal est passible de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Une peine qui peut monter jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende si l'abandon a entraîné la mort de l'animal. Chaque année en France, environ 200 000 animaux sont recueillis par les fourrières et refuges.