Du 24 septembre au 16 décembre 2016, L'arc du Creusot accueille une exposition consacrée à l’œuvre de Félicien Rops. Artiste de renom, il est considéré aujourd'hui comme une figure du XIXe siècle. Il a travaillé avec Théophile Gauthier ou Charles Baudelaire dont il a illustré les livres.
Cette exposition donne à voir une centaine de gravures, dessins, aquarelles et huiles de cet artiste belge, né en 1833 et mort en 1898. Il est inédit de pouvoir embrasser d'un seul coup d'œil autant d’œuvres de Félicien Rops. A moins de connaître le couple de collectionneurs qui les a rassemblées ces cinquante dernières années. De façon tout à fait exceptionnelle, ils ont accepté de les prêter à L'arc du Creusot le temps d'une exposition.
Celle-ci permet de découvrir ou de redécouvrir les obsessions de ce dessinateur. Provocateur, Félicien Rops aimait à peindre la mort, le désir, la trangression des interdits. De nombreuses toiles ou gravures sont empreintes d'érotisme. « Pour lui, il était important de déranger, d'égratigner la société dans ses mœurs les plus courantes et les plus secrètes. C'est l'une des premières personnes dans le monde de l'art qui a eu le cran de mettre sur le papier ce que tout le monde pensait tout bas. », explique Laura Goedert, commissaire de l'exposition "Vous avez dit Félicien Rops !?".
Jusqu'à la mi-décembre au Creusot, on peut admirer les œuvres les plus célèbres dont "La dame au cochon-Pornokrates" peinte en 1879. Voici ce qu'il écrivait à un ami à son propos : « ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre, conduite par un cochon à "queue d'or" à travers un ciel bleu. […] J'ai fait cela en quatre jours dans un salon de satin bleu, dans un appartement surchauffé, plein d'odeurs, où l'opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la reproduction. »
Le reportage de F. Borius et A. Borlot avec :
- Bernadette, collectionneuse qui a prêté les œuvres
- Laura Goedert, commissaire de l'exposition