Trains Intercités : des sénateurs s'inquiètent qu’une commande géante puisse échapper à Alstom

Onze sénateurs demandent au gouvernement de confier à Alstom la fabrication des futures rames Intercités, plutôt que de recourir à un appel d'offres qui pourrait se traduire par de nombreuses "destructions d'emploi" chez le constructeur français.

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En quoi consiste cette commande géante ?

Les sénateurs de droite et du centre (Les Républicains/UDI) ont adressé un courrier en ce sens cette semaine au secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies.
Cette future commande géante (évaluée de source syndicale à 1,5 milliard d'euros) devrait être attribuée au constructeur français dans le cadre d'un précédent contrat signé en 2009, et qui portait alors sur un millier de trains TER Regiolis, préconisent ces élus dans un courrier.
Depuis lors, l'Etat n'a confirmé que 250 de ces commandes initiales de Regiolis, et les élus proposent que les futures rames Intercités soient considérées comme la partie manquante de cette commande.

"Or, d'après des échos parus dans la presse, c'est bien le recours aux appels d'offres qui pourrait être retenu" par le gouvernement, s'inquiètent les sénateurs, parmi lesquels sept sont élus en Alsace où est implantée l'usine Alstom d'assemblage des rames, à Reichshoffen (Bas-Rhin).



Quels sont les sites d'Alstom qui sont concernés ?

Pour l'heure, au vu des commandes actuelles de Regiolis, les quelque 1 050 salariés de cette usine (dont 900 en CDI) n'ont du travail que jusqu'à la mi-2018, explique Daniel Dreger, porte-parole de l'intersyndicale CGT-FO. "Nous sommes tous extrêmement inquiets. Si le gouvernement opte pour un appel d'offres, c'est une procédure qui sera très longue", si bien que les usines Alstom pourraient connaître jusqu'à quatre années de rupture de charge, selon Daniel Dreger. "Sans parler du risque qu'Alstom ne remporte pas le marché, évidemment", ajoute-t-il.

Outre le site alsacien de Reichshoffen, où sont assemblées les rames, d'autres usines Alstom en France sont concernées - mais à un degré moindre - par cette décision. Il s'agit notamment des sites du Creusot, en Saône-et-Loire, où l'on fabrique les bogies, Ornans (Doubs), Belfort (Territoire de Belfort), Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Villeurbanne (Rhône) et Tarbes, soit quelques centaines d'emplois potentiellement en danger, selon les syndicats.

Selon l’entourage du ministre des Transports, la procédure choisie pourrait être annoncée le 18 février.
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