Plus de 2 200 cheminots sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale, victimes de l'Allemagne nazie et du régime de Vichy. Un livre leur rend hommage. Parmi eux, Jean Lordey qui travaillait à Autun, en Saône-et-Loire.
"Les cheminots victimes de la répression, 1940-1945" va paraître jeudi 20 avril 2017, aux éditions Perrin (25 euros). Cet ouvrage de 1 766 pages est le fruit d'un travail de recherche de près de cinq ans, mené sous la direction de l'historien Thomas Fontaine.Ce livre recense, par ordre alphabétique, 2 229 agents ou anciens employés de la SNCF. On y trouve leurs fiches biographiques, parfois accompagnées de photos.
Distribution de tracts et de la presse clandestine, fourniture de renseignements, actes de sabotage…
Ces cheminots, souvent des militants communistes et des syndicalistes CGT, ont agi "dans toutes les sphères et les actions de la Résistance", indique Thomas Fontaine.
Voir la France et les Français (redevenir) à nouveau libres
C'est le cas de Jean Lordey qui résistait au sein du réseau Alliance, lié à l’Intelligence Service britannique.
Ce cantonnier, en poste à Autun, en Saône-et-Loire, fournissait des renseignements sur la circulation des trains. Comme il l'écrivait à son épouse, garde-barrière en Bourgogne, sa seule ambition était "de voir la France et les Français (redevenir) à nouveau libres".
Jean Lordey est arrêté le 30 septembre 1943 et déporté à la prison de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. Il est exécuté par la Gestapo en novembre 1944 alors que les troupes alliées approchent. Il avait 36 ans.
"Ce livre est un mémorial", écrit Guillaume Pépy, président de la SNCF, qui a rédigé la préface.
Un ouvrage qui salue ces femmes et ces hommes assassinés, fusillés, abattus, morts en prison ou en déportation, tombés souvent "pour leurs actes de résistance délibérée ou occasionnelle, isolée ou collective", autant de gestes de refus de l'occupation allemande.