Déconfinement : "on dirait qu'on va commencer un nouveau métier" Laurent Mazoyer, coiffeur à Mâcon

Les salons de coiffure vont pouvoir rouvrir dès le lundi 11 mais avec des consignes sanitaires strictes en raison de l'épidémie de coronavirus. Signe d’une certaine impatience, à Mâcon, les clients de Laurent Mazoyer se pressent pour prendre rendez-vous.

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Pour notre plus grand bonheur (avouons-le !) les salons de coiffure accueilleront de nouveau leurs clients dès lundi 11 mai. A la veille du grand jour, entre excitation et inquiétude, Laurent Mazoyer, coiffeur dans le centre-ville de Mâcon, se prépare à accueillir au mieux les premiers clients qui s'annoncent nombreux. Sa première semaine est déjà complète et la deuxième se remplit rapidemment. « Ca fait 48 heures que le téléphone n’arrête pas de sonner. On a eu une soixantaine d’appels sur deux jours ».

Laurent qui prend le soin de rappeler tous ses clients et qui choisit de donner la priorité des rendez-vous à ceux qui travaillent. « Ils sont très pressants. Ils veulent tous venir dans les deux premiers jours. Ils ont aussi tous envie de parler, de savoir comment ça s’est passé et surtout de savoir comment ça va se passer pour leur venue dans le salon » rapporte Laurent après les premiers mais nombreux échanges avec ses clients ces dernières heures.

Notre coiffeur mâconnais accueillera dix clients ce lundi avant, espère-t-il, une montée en puissance dans la semaine. Laurent Mazoyer qui ne s’interdit pas de travailler le dimanche, si besoin et réfléchit également à des nocturnes.
 

Une perte de 20 à 25% du chiffre d'affaires annuel


Il faut dire que, comme partout en France, en raison de l’épidémie de coronavirus, son salon a fermé ses portes à la mi-mars et ses deux salariés sont en chômage partiel depuis cette même date.

Laurent et son équipe reçoivent d’ordinaire entre 300 et 550 clients par mois. « Cette période de fermeture c’est donc une perte sèche de 20 à 25% du chiffre d’affaires annuel » selon le coiffeur qui prépare activement la réouverture en prenant soin de respecter les consignes sanitaires. « J’ai un salon de coiffure qui fait 100m2 ce qui ne pose pas de problème pour la distanciation sociale. Nous allons commencer à deux coiffeurs installés aux deux extrémités du local ». Pour les clients, port du masque et désinfection des mains au gel hydroalcoolique obligatoires à l’entrée du salon mais pas de gants : « je préfère qu’ils se désinfectent les mains plutôt qu’ils portent des gants dont on ne connait pas l’état quand ils arrivent ».

 

 

Un supplément de 3 à 5 euros pour les clients


Gel et lotion hydroalcolique pour la désinfection, masques et visières pour protéger le personnel, peignoirs et serviettes à usage unique pour les clients c’est « entre 3 et 5 euros d’investissement par client, en sachant que nous n’aurons pas la possibilité de faire autant de clients que d’habitude… notamment, parce que pendant le temps de pose d’une technique (comprenez d’une couleur par exemple) on ne peut pas prendre un autre client entretemps ». A cela, il faudra ajouter le temps de désinfection des fauteuils et du matériel qui n’est pas encore évalué par le coiffeur : « il faut le faire à chaque changement de client » précise Laurent Mazoyer, qui évalue à un tiers la baisse du nombre de client quotidien en raison de ce temps nécessaire et incompressible.

Comme une grande majorité de coiffeurs, Laurent va réclamer un supplément : « entre 3 et 5 euros afin de compenser ces dépenses supplémentaires ». Et ses clients comprennent, selon lui, ce surcoût. « Je fais ça car je veux accueillir les clients de la même façon qu’avant mais je ne peux pas le prendre en charge » précise l’artisan mâconnais.
 
 

 

"Ma plus grande crainte c’est que mes salariés attrapent le coronavirus en venant travailler" Laurent Mazoyer, coiffeur


Alors quel est l'état d'esprit des coiffeurs à la veille de ce redémarrage ? « On est content de reprendre car ça n’est pas qu’un métier c’est une passion et ça nous a vraiment manqué de couper les cheveux. Mais on a l’impression qu’on va attaquer un nouveau métier, on va travailler très différemment » nous explique Laurent.

« Ma plus grande crainte c’est que mes salariés attrapent le coronavirus en venant travailler » nous confie-t-il, à la veille de la reprise. Autre souci, une des salariés est obligée de garder ses enfants qui ne sont pas pris en charge à l’école dans un premier temps. Là encore, il va falloir s’adapter.


 
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