Très attendue, la réouverture des salons de coiffure ! Tous accueilleront de nouveau leurs clients dès le lundi 11 mai. Chacun devra respecter l'ensemble des mesures d'hygiène et appliquer les gestes barrières. Comment les coiffeurs préparent le déconfinement ? Rencontre avec deux d'entre eux.
En regardant votre reflet dans le miroir de la salle de bain, vous vous êtes sans doute dit : « regarde-moi cette mèche, je ne ressemble à rien ». Ou alors, vous avez lancé un énorme cri, du genre « ahhhhh mes racines, quelle horreur». Les hommes, eux, s'en sont beaucoup amusés aussi de leur coiffure. Des petites couettes sur le dessus ou une barrette à cheveux sur le devant, le tout, bien évidemment, posté sur les réseaux sociaux pour faire rire les copains ! Bref, qu'on soit un homme ou une femme, nos « coif » ne ressemblent plus à rien, si bien qu'à Larré, près de Vannes dans le Morbihan, une coiffeuse a lancé fin avril le concours de plus belle coiffure moche de confinement !
On a pris conseil auprès d'un infirmier hygiéniste pour élaborer avec lui tout un protocole
Mais tout ça ne sera plus que mauvais souvenir. Lundi 11 mai, l'ensemble des salons de coiffure de France, de Navarre et de Franche-Comté pourront rouvrir !
A commencer par le salon de Frédérique Henriet : Neferti'tif, à Pontarlier (bientôt L'Essentiel). Co-propriétaire avec sa sœur, Frédérique a réalisé une vidéo pour ses clients. Postée sur sa page Facebook, elle présente les mesures d'hygiène qui seront mises en place dès lundi. « On a pris conseil auprès d'un infirmier hygiéniste pour élaborer avec lui tout un protocole et être au top sur les gestes barrières. » Cette vidéo a pour but d'expliquer aux clients comment le salon va fonctionner et les rassurer sur les mesures qui vont être prises. « Par exemple, on ne rentre pas par la même porte que d'habitude et nous n'allons pas utliser les mêmes fauteuils d'un client à un autre, on va les désinfecter et attendre 15 minutes avant de s'en servir à nouveau et, bien sûr, tout le personnel portera un masque ! »
« En revanche pour certaines épilations comme les lèvres, il faudra encore patienter de même pour les barbes » précise Frédérique « pour ne pas mettre en danger les clients et les salariés. »
A 100 km de là, à Besançon, Loïc Pingitore n'a pas pris conseil auprès d'un infirmier hygiéniste. Son salon de coiffure, Salon Michel Delgrande dans la rue des Granges, a déjà une longueur d'avance sur les questions d'hygiène. « J'exerce depuis 20 ans et depuis 20 ans on utilise des peignoirs et des serviettes jetables. Nos brosses, sont des brosses individuelles qui sont désinfectées après le passage de chaque client. Donc on a cette habitude-là. Maintenant on va devoir encore plus désinfecter mais on sait déjà faire. »
Pour les bacs, un sur deux sera utilisé et ils seront séparés par du plexiglass
Dans ce salon, les clients devront porter obligatoirement un masque. Le personnel en aura un aussi, ainsi qu'une visière et des gants. Pour respecter le mètre de distance, Loïc Pingitore a là aussi un avantage. « On bénéficie d'une superficie de 100 m2 et quatre salariés exercent ici donc il est assez simple pour nous d'espacer les clients de quelques mètres. Pour les bacs, un sur deux sera utilisé et ils seront séparés par du plexiglace. »
Malgré une réouverture peu ordinaire des salons de coiffure, Loïc Pingitore « est très confiant et content de reprendre son activité. »
Des appels en cascade
Loïc répond de nouveau au téléphone depuis le 2 mai et depuis, les appels pour une prise de rendez-vous s'enchaînent. « Nous sommes déjà à 200 rendez-vous fixés rien que pour la semaine du 11 mai ! Concernant nos horaires, nous ouvrirons le lundi alors qu'auparavant c'était un jour non-travaillé. »
Avant nous étions fermés le mardi et le samedi après-midi, là nous ouvrirons six jours sur sept
Chez Frédérique à Pontarlier, depuis la réouverture de la ligne, le téléphone n'arrête pas de sonner aussi. « On est à une moyenne de 40 appels par jour à la fois pour l'esthétique et la coiffure. Il n'y a plus de place jusqu'en juin et en esthétique le carnet de rendez-vous est plein sur dix jours. Avant nous étions fermés le mardi et le samedi après-midi, là nous ouvrirons six jours sur sept. Nous allons travailler en moyenne dix à 15 heures en plus par semaine pour satisfaire nos clients et répondre à la demande. »