C'est la période, juste avant l'été, où les candidats au permis de conduire sont les plus nombreux. Mais cette année, les auto-écoles ne disposent pas de places en nombre suffisant pour présenter tous les élèves. La faute à une pénurie d'inspecteurs. En Saône-et-Loire, les moniteurs sont en colère.
Léa suit des leçons de conduite en accéléré avec Sylvie Mougin, gérante d'une auto-école à Mâcon (Saône-et-Loire). Cette étudiante a trouvé un travail à la rentrée pour payer ses études. "Si je n'ai pas le permis, je n'ai pas de moyen de transport pour aller travailler", résume l'apprentie conductrice.
Elle devait passer l'examen en juillet, du moins dans le courant de l'été. Mais le calendrier est compromis et sa monitrice se désespère. Comme Léa, vingt-quatre élèves attendent de passer le permis de conduire avant la rentrée, pour seulement dix créneaux sur juillet et août.
Le nombre d'inspecteurs divisé par deux
Ce manque de places à l'examen touche tout le département. La faute au manque d'inspecteurs. Leur nombre a été réduit de moitié en un an, les syndicats alertent.
"En Saône-et-Loire, il y a avait treize inspecteurs, il n'en reste que six. Sept inspecteurs en moins, sur une semaine ça fait 450 permis en moins !", s'exclame Sylvie Mougin, également déléguée de l'Union nationale des indépendants de conduite (Unic)."C'est dramatique. Les gens payent ! Ils ne peuvent pas payer et ne pas avoir d’examen."
Il y a deux places. On est dix-sept écoles, positionnées sur ces deux places. C’est de la folie !
D'autant que des retards se sont accumulés durant les confinements. Chez Christian Simon aussi, les files d'attentes s'allongent. Ce directeur d'auto-école à Chalon-sur-Saône doit présenter 70 apprentis conducteurs cet été. "Il y a deux places. On est dix-sept écoles, positionnées sur ces deux places. C’est de la folie !"
L'Etat pointé du doigt
Les directeurs d'auto-écoles font parfois face à certains parents de candidats, excédés. "Ils déversent leur colère sur nous alors qu’on n’est pas du tout responsables de cette situation", insiste Christian Simon. Ni même les inspecteurs, qui ont "quand même le droit de prendre des vacances", rappelle Sylvie Mougin.
Ils pointent surtout l'Etat et réclament plus d'embauches. Dans un courrier, la préfecture de Saône-et-Loire répond que "la difficulté conjoncturelle à pourvoir les postes vacants d'inspecteurs en Saône-et-Loire devrait pouvoir être levée à l'issue de la prochaine campagne de recrutement." Des recrutements qui tardent, même si selon les syndicats d'auto-écoles, deux inspecteurs stagiaires devraient bientôt venir renforcer les effectifs.