Antoine Griezmann, le Mâconnais, n'en finit plus d'épater son monde : décisif depuis plusieurs semaines, l'attaquant français de l'Atletico Madrid est devenu une des coqueluches du football espagnol et il lui appartient de confirmer à l'étage européen mercredi à Leverkusen en Ligue des champions.
L'Atletico est conquis
On en oublierait presque que ses premiers mois avec l'Atletico ont été difficiles. Arrivé pour 30 millions d'euros l'été dernier, Griezmann
a d'abord dû assimiler les consignes de l'exigeant entraîneur Diego Simeone, qui souhaitait le voir devenir "un homme et un joueur important". Mais l'international français (23 ans, 14 sélections) s'est vite mué en élément-clé de l'équipe et du vestiaire. "C'est un plaisir de travailler chaque jour avec de bons joueurs et d'excellentes personnes", a récemment tweeté Griezmann en publiant une photo de lui avec Mario Mandzukic et Diego Godin, tous trois hilares.
L'affection est réciproque: "Antoine est un gamin, c'est la joie incarnée", résumait le Portugais Tiago cet automne. Formé à la Real Sociedad de Saint-Sébastien, "Grizi" parle parfaitement espagnol et s'entend bien avec les Sud-Américains de l'effectif. Pour preuve, l'Uruguayen
Godin lui a offert un nécessaire à maté, cette infusion très prisée en Amérique latine.
Quant au stade Vicente-Calderon, il a vite adopté le petit Français: son nom est régulièrement scandé par le bouillant public "matelassier", qui apprécie sa vivacité, sa technique et sa générosité dans l'effort.
L'Espagne est sous le charme
Depuis le début de l'année 2015, Griezmann semble en état de grâce avec huit buts en douze matches, soit un total de 14 unités en championnat
cette saison, à deux longueurs de son record de l'an dernier. Désormais quatrième meilleur buteur de Liga derrière les stars Cristiano Ronaldo (29 buts), Lionel Messi (26) et Neymar (17), le natif de Mâcon semble entré dans la cour des grands.
Sa complicité avec Mario Mandzukic, qui joue en pivot quand Griezmann prend l'espace, est évidente. "Quand je suis arrivé ici (à Madrid), je me suis
senti très à l'aise. C'est un football qui me plaît", a expliqué le Français, qui a séduit l'Espagne au point d'être élu meilleur joueur de Liga du mois de janvier. Et sa performance de haute volée dans le derby madrilène (4-0 contre le Real) début février a contribué à faire de lui un des hommes à suivre dans la Péninsule.
La C1 l'attend mercredi
Reste à conquérir l'Europe. Pour le moment, le meilleur souvenir de Griezmann en Ligue des champions remonte à l'été 2013 avec la Real Sociedad: en barrage, il avait inscrit un ciseau splendide contre Lyon (2-0, 2-0), son club de coeur, et contribué à la qualification des Basques.
Et ensuite ? Ensuite, plus grand-chose. Aucun but lors de la phase de poule 2013-2014. Et avec l'Atletico cette saison, deux buts face à l'Olympiakos (défaite 3-2) puis Malmö (succès 5-0) mais une seule titularisation, signe que Grizi" doit encore franchir un palier.
Mercredi, le tirage au sort des huitièmes aller de C1 lui vaudra de retrouver le Bayer Leverkusen, contre qui le Français avait perdu deux fois fin 2013 avec la Real Sociedad en phase de poule (2-1, 1-0). Pour Antoine Griezmann, l'opportunité est belle de montrer qu'il a bien grandi.