L'entreprise mâconnaise de mobilier passe dans le giron de Mobidécor. Ce vendredi 15 mai 2020, le tribunal de commerce a désigné ce repreneur dont l'offre préserve 95% des emplois. Un passage de témoin qui se déroule dans un contexte de fort ralentissement économique.
Les bonnes nouvelles économiques se font rares en pleine crise liée à la pandémie du coronavirus. Mais c'est bien dans ce contexte très particulier que l'entreprise de mobilier scolaire et de restauration Simire vient de trouver un repreneur, après avoir été placée en redressement judiciaire le 2 décembre dernier.
Qui est Mobidécor, le repreneur ?
Le tribunal de commerce de Mâcon a désigné comme repreneur Mobidécor, qui possède deux autres usines d'ameublement pour les collectivités dans la Drôme et la Loire. Dans son offre, cette entreprise prévoit de préserver 133 emplois, soit 95% des effectifs de l'usine mâconnaise.Mobidécor complète ainsi sa gamme de produits - il fabrique déjà du mobilier d'hébergement type internat, médicalisé ou encore de bibliothèques - et se targue de devenir le leader français du mobilier de collectivité.
La crise du coronavirus change-t-il la donne ?
"Le contexte économique est particulier mais propice au regroupement de savoir-faire et d'entreprises. Il faut rester optimiste et sur le même créneau qu'on poursuit depuis des années, à savoir produire français et un maximum en France.", affirme Romain Jacot, un des dirigeants de Mobidécor.
L'ancienne direction de Simire reconnaît toutefois que "le confinement a mis un frein aux livraisons possibles" et que "cette crise devrait affecter le volume d'activité jusqu'à la fin de l'année". L'entreprise avait réalisé un chiffre d’affaires de 31 millions d’euros en 2019.
Qu'en pensent les salariés ?
De leurs côtés, les salariés restent prudents. Certes, ils sont soulagés que cette reprise préserve un maximum l'emploi. Huit licenciements sont prévus. Mais après avoir subi deux mois de stress supplémentaires - les audiences au tribunal de commerce ont en effet été reportées en raison du coronavirus - ils ne cachent pas leur inquiétude
"Aujourd'hui, les ouvriers ont un nouveau patron. Mais ils ne savent pas sur quel pied danser parce qu'on ne connaît pas ces repreneurs. On n'a pas trop de vision sur l'avenir.", estime le syndicaliste José Rodrigues.
"On est ici pour produire et ça va continuer longtemps.", tente de rassurer Romain Jacot, l'un des nouveaux dirigeants de l'entreprise.
Le reportage de F. Cuvier et R. Ho-a-Chuck avec :
- Romain Jacot , gérant de Mobidécor
- Philippe Lacharnay, directeur Général Adjoint Simire
- José Rodrigues, délégué syndical CGT Simire