Suite à la crise sanitaire, l'hôtellerie-restauration fait face à d'importantes difficultés de recrutement. 100 000 postes seraient à pourvoir en France dans ce secteur. Pour attirer de nouveau du personnel, le syndicat du secteur propose d'améliorer les conditions salariales. Mais les professionnels restent sceptiques.
Faibles revenus, grande amplitude horaire de travail, les métiers de la restauration ont du mal à recruter. À Mâcon, Nicolas Pagnon, le chef du restaurant "L'Éthym'sel", a fait un choix radical. "On préfère réduire l'activité, refuser des clients parce qu'on n'arrive pas à embaucher pour pouvoir tourner à plein régime", explique-t-il.
Pour éviter ce genre de situation et attirer de nouveau du personnel, l'un des syndicats du secteur, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), propose d'augmenter les salaires de 6 à 9 %.
Un geste fort que Gilles Berard, le responsable de "La table en ville" n'est pas certain de pouvoir faire. "Je veux bien payer plus mon personnel. Je trouverai ça complètement normal. Par contre il faut que l'État nous allège", indique le restaurateur.
Aujourd'hui, seuls les bas salaires sont exonérés de charges. Cet allégement pourrait peut-être permettre à Laurence Berard de conserver le foodtruck qu'elle a ouvert avec son mari. Un projet dans lequel le couple a investi 55 000 euros pendant le confinement et qu'il ne peut plus exploiter faute de bras.
"L'idée était là, elle était vraiment originale. Et ne pas trouver une personne qui accepterait de travailler dans des conditions originales comme celles-ci c'est frustrant", confie la restauratrice.
"Un problème de confort de travail"
Une autre mesure en discussion est la mise en place d'un treizième mois et d'un week-end libre par mois. Car tout n'est pas qu'une question d'argent, pour le président du syndicat UMIH en Saône-et-Loire. "On autant un problème d'horaires et de confort de travail. Je pense qu'il faut réfléchir à ça aussi en même temps. Aujourd'hui les coupures, les horaires partagés, c'est compliqué", note Patrick Revoyre.
L'augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail suffiront-elles à convaincre de nouvelles recrues ? Les syndicats l'espèrent. Ils se retrouveront mi-novembre pour entamer des discussions.