Ce 31 mai, une réunion est organisée par l'Union des Producteurs de Vins de Mâcon, avec le Préfet, le président du Conseil Département et le maire de Mâcon, en écho à à la lettre de menace de mort reçue le 18 mai par le Président de l'UPVM, Jérome Chevalier, pour demander l'arrêt des pesticides.
Menaces de mort
C'est le 18 mai que Jérôme Chevalier reçoit une lettre de menaces de mort. La lettre dit en substance :"Stop aux Pesticides,Si vous ne réagissez pas immédiatement, un jour ou l'autre il y aura des morts chez les vitculteurs.[...] Les vrais vignerons n'utilisent pas de produits chimiques en quantité industrielle comme dans le Nord Mâconnais"
Pesticides et proximité des habitations
Il serait reproché aux viticulteurs d'abuser des produits phytosanitaires sur leurs parcelles, situées en proximité ou en voisinage direct de zones d'habitation.
Un sujet sensible, à l'heure où l'agriculture raisonnée est appliquée à la viticulture (Journal Officiel N°100 du 28 avril, décret 2002-631 du 25 avril)
"L'agriculture raisonnée correspond à des démarches globales de gestion d'exploitation qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l'environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations. Les modes de production raisonnée en agriculture consistent en la mise en oeuvre de moyens techniques dans une approche globale de l'exploitation. Au-delà des impératifs de la sécurité alimentaire des produits agricoles, qui s'imposent à toutes les productions, les modes de production raisonnée peuvent faciliter la maîtrise des risques sanitaires et contribuer à l'amélioration du bien-être animal. Ils permettent également de contribuer à l'amélioration des conditions de travail"
Voir le reportage de Damien Boutillet et Romy Ho-A-Chuck
Une réunion pour apaiser les esprits
L'objet de la réunion du 31 mai est d'apaiser les esprits. Ainsi, le Préfet de Saône-et-Loire, Gilbert Payet, est présent, ainsi que le président du Conseil Départemental, André Accary (LR) et le Maire de Mâcon, Jean-Patrick Courtois (LR).
Le président de l'Union des Producteurs de Vins de Mâcon, Jérôme Chevalier, sera là pour exposer la problématique liée aux traitements phytosanitaires.
Les viticulteurs conscients de la viticulture raisonnée
Dans un communiqué de presse parvenu en fin d'après-midi, l'Union des Producteurs de vins de Mâcon déclarent que :
Les vignerons sont mobilisés pour limiter au maximum le recours aux produits phytosanitaires, quel que soit leur modèle agricole.
Marc SANGOY, Vice-Président de l’UPVM et co-Président de l’Union Viticole, prend ensuite la parole pour rappeler la prise de conscience générale de ces 20 dernières années en matière d’usage de produits phytosanitaires :
· limitation des traitements apportés aux vignes, réduction des quantités utilisées et du nombre de traitements,
· respect des bonnes pratiques de traitement,
· respect de l’arrêté du 12 septembre 2006,
· contrôle du bon fonctionnement des pulvérisateurs obligatoire tous les 5 ans,
· et depuis 2015, obtention d’un certificat pour l’application des produits phytosanitaires (Certiphyto)."
"Jérôme CHEVALIER conclut en rappelant sa détermination à entretenir un dialogue permanent avec les populations environnantes et les associations et, ce, dans un souci de dialogue et d’échanges réguliers. Bien entendu, il condamne les comportements de cette minorité de viticulteurs aux pratiques parfois irresponsables. En tant que Président de l’UPVM, il se dit prêt à être parmi les premiers à signer la charte des bonnes pratiques agricoles et viticoles présentée par Monsieur le Préfet et réaffirme ainsi son engagement collectif à maintenir un dialogue ouvert avec la société civile."
Une charte en perspective
D'ici fin Juin, une charte d'utilisation et de bonnes pratiques avec les produits phytosanitaires va être rédigée, en concertation avec les services de l'Etat et les viticulteurs.